dimanche 26 juillet 2015

Conte: Le petit teigneux (Partie III)

CONTE: LE PETIT TEIGNEUX (PARTIE III)


III. Comment le petit teigneux fut sauvé de la mort, et ce qu’il fit pour qu’on le laissât entrer au palais du roi

Sans que son cœur mauvais n’en fût importuné,
La châtelaine fit jeter l’infortuné
Dans un puits plein d’or et de fer qui ébullissent.
Le garçon, qui tremblait de cet affreux supplice,
Invoqua son cheval : « Bayard, ô mon ami !
Sauve-moi de ce puits où le destin m’a mis ! »
Et Bayard accourut, bienveillante bête,
Et sauva le petit teigneux dont la tête
Devint d’or, riche alors qu’on l’avait empiégé.
Voyant cela, Bayard dit à son protégé :
« Couvre-toi la tête, ou pour faire fortune
On te la coupera en une nuit opportune,
Avec ce grand mouchoir qui la cache aux larrons. »
Lorsque le jeune homme eut caché son mascaron,
Il s’enfuit du château à toute vitesse.
Content d’avoir quitté sa sinistre hôtesse,
Il arriva devant le palais du roi.
Il frappa à la porte en cachant son effroi :
« Pan ! pan ! pan ! » « Que veux-tu ? » « Etre domestique ! »
« Tu es laid et aussi maigre qu’un moustique,
C’est d’hommes forts qu’on a besoin. »  Et on ferma
La porte au nez du jeune homme qui s’alarma,
Pleura, se lamenta et invoqua encore
Bayard qui vint, aussi radieux que l’aurore,
Et qui dit au garçon, doux et d’or harnaché :
« Que veux-tu, mon garçon ? Pourquoi es-tu fâché ? »
« Je voudrais travailler, mais on me le refuse. »
« Nous allons employer ensemble une ruse :
Monte sur moi, cette lance que tu prendras,
Frappes-en la porte ; quand on te répondra,
Au lieu de leur dire qui tu es, insiste
Pour entrer. Fais ce que je dis, ne sois point triste. »
Le teigneux obéit et arriva buter
La porte du château et la persécuter
Aves sa lance : « Pan ! pan ! Ouvrez la porte ! »
« Qui êtes-vous, seigneur ? » « Ouvre ! que t’importe ? »
Et le portier qui vit le riche harnachement
Du cheval, et la lance en trembla gauchement
Et il laissa entrer le visiteur étrange
Qu’il prit pour un seigneur que patienter dérange.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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