CONTE: DITU MIGNIULELLU (PETIT DOIGT) (PARTIE ix)
IX. Ce que Ditu Migniulellu promit au prince
désespéré après son retour du dernier jour du bal
Le prince vint à la rencontre de sa
belle
Et il lui dit : « Pourquoi
m’êtes-vous rebelle ?
Pourquoi m’avoir trompé ? Pourquoi
m’avez-vous fui ?
Pourquoi emplir mon cœur qui vous aime d’ennui ?
Vous avez bien tardé ; je vous ai
attendue,
Et en vous revoyant mon âme m’est rendue !
Quel est votre pays ? Je meurs de
le savoir. »
« Je suis du royaume de Cravache. » « M’avoir
Trompé deux fois remplit mon esprit de
doute,
Mais de votre pays je trouverai la
route,
Et il n’y a rien ici-bas qui...mais quel
bonheur !
De porter mon anneau vous me faites l’honneur !
Je vois que vous n’avez point oublié ce
gage,
Ah ! merci ! excusez mon
sombre langage ! »
Ditu Migniulellu et le prince amoureux
Devisèrent une heure, et son esprit
savoureux
Plut tant au prince qu’il fut plus épris
d’elle.
Mais elle disparut, volage et fidèle ;
Nul ne comprit comment elle se délogea,
On la chercha partout, et on interrogea
Tous les gardes tremblants qui étaient
aux portes,
Mais tout fut vain, hélas ! Trahi
de la sorte,
Le fils du roi promit de bien
récompenser,
Résolu à tout, s’il le fallait, dépenser,
Celui qui l’aiderait à trouver le
royaume
De sa belle princesse, et que Cravache
on nomme.
On chercha, on alla, on vint, on s’informa,
On compulsa plusieurs jours et on s’alarma,
Mais nul ne connaissait, chose
extraordinaire,
Le nom obscur de ce royaume imaginaire.
« Ô Seigneur ! J’ai perdu ma
reine que j’aimais !
Cria le prince, plus malheureux que
jamais,
Si je ne la trouve pas, il faut que je
meure ! »
Et tomba malade en gagnant sa demeure.
Il refusait de boire et de manger, miné
Par son mal et à la trouver déterminé.
Ditu Migniulellu vint, compatissante,
Ne trouvant point cette vengeance
réjouissante
Et sachant ce qui est arrivé au château :
« Laissez-moi, dit-elle au prince,
faire un gâteau ;
De le manger veuillez d’abord me
promettre,
Et je vous assure qu’il va vous
permettre
De trouver celle que vous cherchez
vainement. »
« Sors d’ici ! s’écria le
prince hautainement.
Crois-tu savoir ce que nul ne peut
connaître ? »
« Si vous ne la trouvez pas,
châtiez-moi, maître.
Mangez mon gâteau et vous serez
satisfait. »
« Eh bien ! dit le prince qui
était stupéfait,
Je le ferai, mais si de moi tu te
moques,
Je te ferai tuer sans nulle équivoque. »
Elle demande de la farine et de l’eau
Et en confectionna un délicieux gâteau
Qu’elle fit cuire sous la cendre avec
hâte
En mélangeant l’anneau du prince à la
pâte.
Ditu Migniulellu, son ouvrage achevé,
Envoya le gâteau, qui lui fut arrivé,
Au prince son époux par une servante,
Et attendit dans sa chambre sans
épouvante.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
mardi 21 juillet 2015
Conte: Ditu Migniulellu (Petit Doigt) (Partie IX)
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