lundi 20 juillet 2015

Conte: Ditu Migniulellu (Petit Doigt) (Partie VIII)

CONTE: DITU MIGNIULELLU (PETIT DOIGT) (PARTIE VIIi)


VIII. Ce que fit le prince pour trouver le royaume de l’Éperon

Le prince eut beau chercher sa princesse, furieux,
Il la perdit après son départ mystérieux ;
D’un coup tous ses espoirs amoureux s’envolèrent
Et il revint chez lui en grande colère.
Ditu Migniulellu, qui l’attendait au seuil,
Lui dit : « Noble seigneur, on vous croirait en deuil ;
La colère imprime sur votre visage
Sa ténébreuse marque, sinistre présage,
Et je n’ose point sans trembler vous regarder. »
« Tais-toi et va bien vite, au lieu de bavarder,
Chercher tous les savants ainsi que tous les livres
Pour que leur science de mon mal me délivre. »
La fillette obéit, et le fils du roi dit
A leur arrivée aux illustres érudits :
« Vous êtes tous de grands savants ; qu’on me le prouve !
Qui sait où le royaume de l’Éperon se trouve ? »
Nul ne répondit et personne ne savait.
Le prince leur donna les livres qu’il avait
Pour qu’ils cherchassent, mais comme un jour de neuvaine,
Ce fut, bien qu’on veillât tout le soir, chose vaine.
Le fils du roi se dit alors : « Elle viendra
Ce soir encore au bal, et mon cœur l’attendra.
Mais, cette fois, il ne faut pas qu’elle m’échappe
Le temps que je fasse venir une chape. »
Il ordonna, quand le soir devint ténébreux,
De bien garder les portes à ses soldats nombreux,
S’habilla avec plus de soins que de coutume
Et pour la princesse mit son plus beau costume.
Quand il fut à cheval dans cet accoutrement,
Sans redouter d’être battue plus sévèrement :
« C’est aujourd’hui, seigneur, que le bal se termine,
Et je ne sais toujours pas quel mal vous mine,
Mais je viens une autre fois pour vous supplier
De m’emmener avec vous et ne point m’oublier. »
Implora la fillette avec une voix douce.
Mais le prince cria : « Comme tu me courrouces !
Va-t’en et laisse-moi ! » Mais comme elle insistait
Et malgré ses menaces à ses côtés restait,
Il lui asséna un coup de sa cravache
Comme le vacher sa paresseuse vache.
Quand il fut loin, Ditu Migniulellu frappa
Pour que de sa demeure aussi elle échappât
Dans ses mains, et elle vit la fée puissante
Qui lui dit : « Tu seras plus resplendissante
Que les deux autres fois, pour plaire à tes amants. »
Une ceinture d’or, un collier de diamants
Et une robe bleue paraient la demoiselle.
La fée qui la para ajouta avec zèle :
« Va charmer tous les yeux au bal et tous les cœurs,
De l’aurore tu es la plus charmante sœur. »

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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