CONTE: DITU MIGNIULELLU (PETIT DOIGT) (PARTIE VIi)
VII. La deuxième rencontre du prince avec Ditu
Migniulellu, métamorphosée par la fée en belle et grande princesse
Dès qu’elle eut entendu le bruit de la
clanche,
La fillette frappa trois fois dans ses
mains blanches.
« Que veux-tu ? » demanda
la fée. « Que comme hier
J’aille, grande et belle, au bal voir
mon mari fier. »
Quand la fée la toucha de sa baguette
encore,
Ditu Migniulellu, radieuse comme l’aurore,
Etait grande et vêtue d’habits roses
luisants
Qui étaient à la fois augustes et
séduisants.
Quand elle fut au bal, pareille à une
reine
Elle vit le prince qui l’attendait. A
peine
L’eut-il reconnue qu’il courut se
lamenter
Et il lui dit, au lieu de la
complimenter :
« Ah ! madame, excusez mes
sombres manières,
Mais vous m’avez trompé, hélas ! la
nuit dernière,
De votre pudeur je ne suis pas irrité,
Mais vous venez de quel pays en vérité ? »
« Je viens du royaume de l’Éperon,
seigneurie.
C’est une contrée qui est bien vaste et
fleurie. »
« Merci, madame. Avant de partir,
entendez
Ce que j’ai à vous dire : je veux
vous demander,
Car je vous aime et vous trouve belle,
en mariage.
Acceptez cet anneau, des mes amours le
gage. »
« C’est me faire honneur. Mais n’êtes-vous
pas marié ? »
« Je l’ai promis, mais ne serai
point contrarié ;
Je n’ai pas célébré encore mes noces. »
« Et l’allez-vous quitter ? C’est
une chose atroce ! »
« Non, j’ai fait un serment et le
Seigneur me voit.
Ditu Migniulellu de sa sublime voix
Nous bercera ; mais c’est là son
seul mérite,
Et c’est vous qui serez ma femme
favorite. »
« Laissez-moi y songer, prince. Je
dois partir. »
Et le prince implora : « Ah !
daignez consentir
A rester, et ne me quittez pas, madame !
Vous voir partir, c’est voir aussi
partir mon âme !
Demeurez donc ici et plaignez mes émois. »
« Je dois partir, seigneur, hélas !
excusez-moi.
Mes parents m’attendent et il faut que
parte. »
« Je vous suivrai partout si vous
passez la porte !
Et je vous chercherai, épris et résolu. »
« Que je redevienne Ditu
Migniulellu. »
Pensa la jeune fille, et disparut dans l’ombre,
Quittant le fils du roi amoureux et
sombre.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
dimanche 19 juillet 2015
Conte: Ditu Migniulellu (Petit Doigt) (Partie VII)
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