CONTE: DITU MIGNIULELLU (PETIT DOIGT) (PARTIE Vi)
VI. Ce que fit le prince après le bal
Le fils du roi chercha la belle
étrangère
Qui avait fui, pareille à la brise
légère,
Sans qu’elle ne daignât, avant que de
partir,
Saluer son hôte surpris ou l’avertir.
Nul ne la vit pourtant partir, éphémère,
Et l’âme du prince en était fort amère.
Ditu Migniulellu à sa chambre courut,
Et avant le retour de son mari bourru
Se déshabilla et se mit au lit, sereine,
S’y cachant comme dans le sillon la
graine.
Sans lui parler de sa sombre infidélité,
Elle lui dit avec convivialité
A son arrivée : « Mon
prince, cette soirée
Que vous avez avec tant de soins
préparée
A-t-elle été bonne comme l’espérez ? »
Et le prince, sombre, de lui vociférer :
« Va-t’en et laisse-moi ! »
« Etes-vous en colère ?
Excusez-moi, noble sire, de vous déplaire.
Qu’est-ce qui vous chagrine et qu’est-il
arrivé ? »
« Laisse-moi, je te dis. » « Ah !
vous avez privé
Votre femme du bal et de le décrire !
Que vous êtes méchant ! Pour vous
voir sourire
Je donnerais ma vie, et vous me
repoussez ! »
« Arrête, bavarde, d’ainsi me
courroucer !
Je ne te dirai rien, tais-toi tout de
suite ! »
« Je suis votre épouse et je veux
être instruite
De votre mal, car vous me paraissez bien
las.
Pourquoi me cachez-vous votre douleur ?
Hélas !
Je vous aime pourtant, prince, et mon cœur
pleure... »
« Si tu ne te tais pas, je t’étrangle
sur l’heure !
Cria le prince, et au lieu de me
demander
De te parler, va tous les livres
commander
Que je puisse savoir grâce à leur
science
Où est le royaume de Bride. » La
patience
N’étant point du prince la douce
qualité,
Ditu Migniulellu avec célérité
Réveilla la reine et elle revint la
suivre
Comme voulait son fils appesantie de
livre.
« Mère, lui demanda-t-il, vous
devez savoir
Où est le pays de Bride. » « Je n’ai
pu voir
Nul de ses seigneurs, et ce royaume m’étonne
Car je ne connais point le nom qu’on lui
donne. »
Répondit la mère, et son fils amoureux
Chercha dans les livres et n’en fut pas
plus heureux.
Le lendemain, toutes les préparations
faites,
Le fils du roi voulait retourner à la
fête,
Espérant parler à la dame et la revoir,
Lui plaire et bien faire son courtois
devoir.
Ditu Migniulellu vint comme d’habitude
Prier et se plaindre de sa solitude :
« Seigneur, je vous supplie de m’emmener
au bal ! »
Et elle monta sur l’étrier du cheval.
Mais le fils du roi, pour châtier son
insolence,
La repoussa avec tellement de violence
Qu’il l’envoya rouler par terre. Avec
douleur
Elle se releva et revint chez elle en
pleurs.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
samedi 18 juillet 2015
Conte: Ditu Migniulellu (Petit Doigt) (Partie VI)
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