CONTE: DITU MIGNIULELLU (PETIT DOIGT) (PARTIE V)
V. Comment la bonne fée qui ne donna rien à Ditu Migniulellu
à sa naissance l’aida à aller au bal
Ditu Migniulellu, repoussée vertement,
Alla dans sa chambre et pleurait
tristement,
Le cœur empli d’une sombre douleur
mortelle.
Une fée tout à coup parut devant elle,
C’était celle qui ne lui avait rien
donné.
Elle dit à l’enfant frêle aux yeux
étonnés :
« Ma douce enfant, pourquoi pleurer
de la sorte ?
Est-ce donc parce qu’au bal personne ne
t’emporte ? »
« Oui, ma bonne dame. » dit la
fille au bon cœur.
« Ton âme est douce et ton esprit
est sans rancœur,
Et j’emploierai pour toi toute ma
puissance.
Je suis une fée qui a vu ta naissance
Et qui de ton bonheur va toujours se
charger ;
De mes puissants bienfaits je vais te
submerger. »
Pour qu’elle pût aller donc à la
goguette,
La fée la transforma, d’un coup de sa
baguette,
En une fort belle jeune fille à l’instant,
Grande, habillée de soie et d’or, ne lui
restant
Qu’à être au bal princier dignement
conduite.
Ditu Migniulellu par la fée fut ensuite,
Pareille dans son nid au frêle oisillon,
Dans une voiture par de beaux papillons
Traînée, et elle alla ainsi à la fête.
Arrivée, la fée lui dit : « C’est
chose faite.
Lorsque de mon aide tu auras besoin,
Pour que je t’entoure de mes
bienveillants soins,
Dans tes mains trois fois il suffit que
tu frappes.
Pour redevenir petite et que rien ne t’attrape,
Tu auras seulement, ma fille, à le
vouloir. »
Tout le monde, au palais, fut étonné de
voir
Cette belle princesse cependant inconnue
Et qui était au bal tardivement venue.
« Ah ! se dit le prince,
quelle douce beauté
Et quel air auguste d’auguste royauté !
De cette femme mon épouse je veux faire,
Car à ma bavarde naine je la préfère. »
Et, en s’approchant d’elle, il lui dit : « Majesté,
Un visage si beau devait m’être resté
En mémoire, et pourtant, chose bien
étrange,
Je ne m’en souviens pas. Etes-vous un
ange
Qui me fut envoyé à ce bal par Dieu ?
Répondez-moi, beauté dont le front est
radieux. »
« Non, seigneur, je ne suis qu’une
humble princesse,
Et ne suis ni ange de Dieu ni déesse.
Je ne suis pas de vos États. » « Vous
venez d’où ?
Dites-le-moi, princesse au sourire si
doux
Qui rend cette oasis de beautés aride. »
« Je suis, noble seigneur, du
royaume de Bride. »
« Merci, madame. Si vous voulez mon
bonheur,
De danser avec moi accordez-moi l’honneur. »
« Avec plaisir. » dit la
fillette si belle,
Mais pensa, aux désirs du prince rebelle :
« Que je redevienne petite comme
avant. »
Et s’en alla, du bal prestement se
sauvant.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
vendredi 17 juillet 2015
Conte: Ditu Migniulellu (Petit Doigt) (Partie V)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: