jeudi 16 juillet 2015

Conte: Ditu Migniulellu (Petit Doigt) (Partie IV)

CONTE: DITU MIGNIULELLU (PETIT DOIGT) (PARTIE Iv)


IV. De quelle manière le prince traita son épouse Ditu Migniulellu

Arrivé au palais, à sa royale mère
Etonnée de cette nouvelle chimère
Le prince dit : « Maman, je veux vous présenter
Ma future épouse si vous le consentez. »
« Ah ! perds-tu la raison ? Par ma tête coupée !
S’écria la mère, c’est donc cette poupée
Que tu veux épouser et que tu trouves mieux
Que les nobles beautés dont les fronts sont radieux ? »
« Hélas, je le lui dois, même si je l’abhorre.
J’ai fait une promesse qu’il faut que j’honore. »
« Hé bien ! dans ta main tu peux alors la garder,
A être seule il ne faut point la hasarder. »
Dit la mère avec un peu de narquoiserie.
Encor plus attristé par cette causerie
Et de voir sa femme pareille à un lutin,
Le fils du roi devint soudain sombre et hutin
Et contemplait les femmes avec amertume.
Un jour qu’il s’ennuyait plus que de coutume,
Il se dit : « Je suis grand prince, et pourtant je dois
Epouser une femme petite comme un doigt !
Mais pourquoi m’ennuyer comme tout le monde ?
Pour noyer mon ennui dans la joie profonde
Je vais donner un bal de trois jours et convier
Les femmes les plus belles et les plus à envier. »
On partit annoncer partout la nouvelle.
Les plus grands seigneurs et les femmes les plus belles
Vinrent au château, pareil à un ciel ténébreux
Tant les invités, se pressant, étaient nombreux.
Notre jeune prince, lui, était tranquille,
Et bien qu’il demeurât fort loin de la ville
Prit son temps, s’habilla richement pour le bal
Et il se fit amener son auguste cheval.
Ditu Migniulellu vint lui dire, marrie :
« Emmenez-moi avec vous, seigneur, je vous prie !
Je veux aller à ce bal et me divertir. »
Le prince répondit : « Non, je vais seul partir.
Retourne à la maison. » La petite fille
Implora encore : « Je serai gentille
Et je ne parlerai à aucun étranger.
Vous verrez que je ne vais pas vous déranger. »
« Je suis pressé, va-t’en. » « Non. » « Tu te mutines ?
Va-t’en ou tu vas le regretter, lutine. »
Et de la bride qu’il tenait la menaça.
La pauvre fille de l’implorer se lassa
Et revint chez elle, bien triste et éplorée,
De son mari comme de sa mère abhorrée.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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