mercredi 15 juillet 2015

Conte: Ditu Migniulellu (Petit Doigt) (Partie III)

CONTE: DITU MIGNIULELLU (PETIT DOIGT) (PARTIE IIi)


III. Ce que le prince et Ditu Migniulellu se dirent lors de leur rencontre

Le prince vit, surpris et sans savoir comment
Elle y était, de la marmite en ce moment
Sortir la fillette charmante et minuscule
Invisible et comme voilée de crépuscule.
Elle dit au prince : « Bonjour, mon bon monsieur,
Comment allez-vous ? Vous êtes bien silencieux. »
« Je vais bien, répondit le prince, mais je cherche
Une personne qu’au hasard de la marche
J’ai entendue chanter merveilleusement bien. »
« C’était moi, seigneur. Et pour ne vous cacher rien,
C’est une fée qui a beaucoup de puissance
Qui m’a offert cette voix à ma naissance. 
Ditu Migniulellu est mon nom, mon seigneur. »
« Le sceptre attirera toujours les vils lorgneurs ;
Toi qui es si petite et qui es si débile
Tu chantais de cette manière habile ?
Non, tu veux me tromper et c’est clair que tu mens. »
« Je ne mens pas, seigneur ; je puis pour argument
Vous faire entendre ma voix qui est sans pareille
Pour charmer votre cœur ainsi que vos oreilles. 
Voulez-vous, pour vous en convaincre, m’écouter ?
En m’entendant chanter vous n’allez plus douter.
Dans cette marmite jetée par ma mère,
Pleine de douleur et l’âme sombre et amère... »
« Mais tais-toi, bavarde ! Dans ta morne prison
J’aurais dû te laisser, cachée de l’horizon !
Interrompit le fils du roi. Cette voix claire
N’est point la tienne ; mais si tu veux me plaire,
Chante, et voyons si tu as dit la vérité. »
La fillette chanta : « Mon beau prince irrité
Croit que je le trompe, mais se trompe lui-même,
La belle fille, c’est moi ; je l’aime et il m’aime,
C’est moi, la belle fille à la charmante voix,
De l’épouser il a promis, et Dieu le voit. »
« Oui, c’est bien toi, dit le prince, et il me tarde... »
« Oui, c’est moi, et... » « Mais tais-toi, petite bavarde !
Peut-être ta pauvre mère a-t-elle eu raison !
Viens, mon palais sera ta nouvelle maison. »
« Votre palais ? Vais-je devenir une reine ? »
« Oui, tu le deviendras, et toujours sereine... »
« Ah ! je vous remercie, sire, de cet honneur !
Mon zèle s’appliquera à faire le bonheur
De mon noble mari, et jamais, noiseuse... »
« Tu es décidément une grande causeuse !
Viens. » Et le fils du roi dans sa poche cacha
Ditu Migniulellu que sa prison fâcha :
« Ah ! monsieur mon mari, permettez que je sorte,
Ou vous épouserez une femme morte. »
Et le prince, riant, la posa sur sa main
Et continua sur son cheval son chemin.

[A SUIVRE]

Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: