Conte: Ditu Migniulellu (Petit Doigt) (Partie I)

CONTE: DITU MIGNIULELLU (petit doigt) (PARTIE i) I. La naissance de Ditu Migniulellu, et les dons que les bonnes fées lui firent Une femme, à l’hiver de son âge arrivée, Malgré ses prières d’enfants était privée. Un jour elle se dit : « Ah ! que j’aimerais avoir Une fille ! Fût-il malaisé de la voir Et fût-elle comme mon petit doigt grande, Je bénirais le ciel pour cette douce offrande. » « Ton vœu s’exaucera en neuf mois ; réjouis-toi. » Lui répondit une voix qui sortait du toit. « Qui est là ? Demanda la mère tremblante, Et à qui appartient cette voix troublante ? Je vous remercie, si vous êtes un bon génie, Et si vous êtes une fée soyez bénie. » Nul ne lui répondit. Quand passèrent neuf mois Qu’elle comptait chaque jour avec grand émoi, Elle eut une fille fort belle et si menue Que dans sa main elle pouvait être tenue Et qu’elle l’appela Ditu Migniulellu. Qu’elle fût plus grande sa mère aurait voulu, Mais bénit le bon ciel de toute son âme. Dès que sortit de sa chambre la sage-femme, Elle se remplit de fées aux puissants pouvoirs Venues bénir l’enfant et faire leur devoir. La première fée dit : « Je veux l’enfant si belle Que nul cœur n’osera lui être rebelle Et qu’on la chérira plus que tout ce qu’on voit. » La deuxième fée dit : « Moi je veux que sa voix Soit si agréable à entendre et si douce Qu’elle calmera les lions que la faim courrouce Et qu’elle enchantera ses fervents auditeurs. » « Je veux bien ouïr ses chants, mais, par le Créateur ! Il faut d’abord qu’elle parle : qu’elle le fasse. » Dit la troisième fée. De se taire lasse, La fillette parla : « Merci, ma fée, merci. » Et eût attendri le cœur le plus endurci Tellement elle était innocente et frêle. A la dernière des fées surnaturelles La mère demanda : « Que vas-tu lui donner, Ma belle fée ? » « Madame, il faut me pardonner, Je ne lui donne rien pour le moment ; mais elle Comptera toujours sur mon secours et mon zèle. » [A SUIVRE] Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène