CONTE: LE CORDON ENCHANTÉ (PARTIE II)
II. Ce qui arriva au jeune matelot à bord d’un
bateau de pirates
Le jeune garçon que le vent à errer
pousse
Trouva un capitaine et s’engagea comme
mousse ;
Mais quand il fut à bord, il se fit un
devoir
De dire qu’il n’avait point d’ordres à
recevoir.
Afin de punir son insolence hautaine,
Les matelots, le second et le capitaine,
Le battirent comme il convient, à qui
mieux mieux.
Le garçon ignorait que le maître des
lieux,
Ainsi que ses matelots, étaient des
pirates ;
Ils rencontrèrent, en mer, une pacifique
frégate,
Chargée de marchandises riches, d’or et
de bijoux,
Et l’attaquèrent pour la mettre sous
leur joug.
Ils occirent l’équipage, et ils s’emparèrent
De toutes les richesses que ces brutes y
trouvèrent.
Un jour le capitaine battit le mousse
plus fort
Que d’habitude. Celui-ci s’écria : « Le
port
Me délivrera de vous ! Une fois à
terre,
Je vous dénoncerai. » « Il
faut le faire taire,
Ce garçon-là, au lieu de lui donner des
coups ;
Il nous vendra et nous fera couper le
cou. »
Dit le capitaine. Les matelots
délibérèrent,
Les avis des uns et des autres
différèrent,
Car on proposa de le tuer sans délai
Et le jeter à la mer comme un vieux
balai.
Un homme de l’équipage eut plus de
clémence
Et dit à ses confrères : « Dans
la mer immense
Comme vous voulez jeter ce pauvre
laronneau,
Je propose qu’il soit mis dans ce grand
tonneau
Avec seulement un peu d’eau et quelques
vivres.
Il mourra ou il ne pourra point nous
suivre,
Mais il aura du moins le temps de se
revoir. »
« Parbleu ! Faites cela. Je ne
veux plus avoir,
Dit le capitaine, ce diablotin ! Qu’il
périsse
Et qu’au fond des ondes sa dépouille
pourrisse !
Ce que tu proposes me semble plus
amusant,
Mettez dans le tonneau ce garnement
pesant,
Il mourra, mais c’est bien de le faire
attendre. »
Et les matelots cruels, riant à entendre
L’enfant prier quand il fut de son sort
instruit,
Le mirent avec un peu d’eau et quelques
biscuits
Dans le grand tonneau qu’ils se
hâtèrent, immondes,
De reboucher et de jeter dans les ondes.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
mardi 13 janvier 2015
Conte: Le Cordon enchanté (Partie II)
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