CONTE: le cordon enchanté (PARTIE I)
I. Comment un jeune garçon rencontra un pêcheur
bienveillant qui eut soin de lui, et ce qu’il décida de faire quand il grandit
Il était une
fois un jeune garçon pêcheur
Qui de l’écume
de la mer avait la blancheur
Et se souvenait
souvent de la mort amère
De son père
chéri et de sa douce mère.
Une fois qu’il
était de la pêche fort las,
Il vit un homme
portant un bateau sous son bras
Qui, quand il
passa, le réveilla de sa sieste
Et lui dit : « Pourquoi,
seul, en ces lieux tu restes ?
Viens, mon
petit, je vais te ramener sous ton toit,
Car tes parents
seront sans doute inquiets de toi. »
« Je me
suis endormi car la lassitude,
Répondit le
garçon, plus que d’habitude,
En pêchant,
comme je le fais chaque jour, m’a pris.
C’est mon père,
monsieur, qui me l’avait appris,
Mais il est
mort, et mère aussi est morte. »
« Combien
de chagrins dans son petit cœur porte
Ce garçon ! »
Se disait l’homme compatissant.
Il dit au marmot
du vent encor frémissant :
« Veux-tu
venir avec moi, mon petit ? La pêche
Sera beaucoup
plus bonne si on se dépêche
De monter, à l’heure
qu’il est, sur mon bateau,
Avant que les
courants ne deviennent fataux. »
« Je veux
bien, répondit-il la mine ravie,
Comme de
naviguer j’ai toujours eu envie. »
Avec une pommade
l’homme lui frotta les yeux,
Et le petit
garçon, qui était fort joyeux,
Pouvait, depuis
ce temps, voir clairement dans l’ombre,
Et, comme s’il
faisait jour, dans la nuit sombre.
En suivant le
pêcheur, le jeune homme étonné
Lui disait : « Ce
bateau n’est point dimensionné
Pour nous porter
tous deux, ou même une seule personne,
Vous le portez au
bras comme une nourrissonne. »
Le bonhomme
sourit de la comparaison
Et lui dit : « C’est
vrai, mon petit, et tu as raison.
Mais ce bateau,
quand je le voudrai, sera vaste,
Et cent hommes
pourront s’y asseoir avec faste. »
Il mit son
bateau à la mer, et comme il dit,
Le voilà qui
soudain par enchantement grandit.
Les deux
pêcheurs prirent du poisson à s’en suffire,
Et il était beau
tout ce qu’on pouvait dire ;
Quand la pêche
fut finie, l’homme reprit sur son dos,
Comme il le fit
avant, son magique fardeau,
Et dit au
garçonnet : « Si tu veux me suivre,
Tu iras, avec
moi, dans ma demeure vivre.
J’aurai soin de
toi, et tu pourras te promener
Sans avoir, pour
vivre, chaque jour à peiner. »
L’homme qui
songe et le petit garçon qui rêve
Ensemble se
mirent à marcher sur la grève,
Et tous deux
arrivèrent, aux ténébreuses vapeurs,
A l’entrée d’une
houle. Le jeune garçon prit peur
Et dit : « Les
fées avec les hommes sont cruelles
Et je ne veux pas
dans cette grotte vivre avec elles. »
« Ne crains
rien, répondit le pêcheur, et viens.
Tu seras content
et il ne t’arrivera rien. »
Ils entrèrent
tous dans la houle joyeuse et échauffée
Par le feu d’une
famille hospitalière de fées.
Le petit y fut
bien reçu, nourri, soigné,
Il allait pêcher
dans un lieu peu éloigné
De la grotte, et
avec les gens de la houle,
Quand il faisait
nuit, sans être vus de la foule,
Cherchait des
moutons, des bœufs, du cidre et des fruits,
En restant
silencieux et ne faisant nul bruit.
Le garçon resta
sept ans dans leur demeure,
Et dit à son
maître : « J’ai oublié les heures,
Les mois et les
années, et je voudrais sortir
De cette grotte,
naviguer, à l’aventure partir. »
Le pêcheur vit
que le vaillant jeune homme
Etait déterminé
et empli de flamme ;
Il lui dit : « Puisque
tu décides de nous quitter,
Je ne te
forcerai point ici à rester.
Prends ce cordon
magique que je vais te mettre
Autour de ton
corps, et il va te permettre
D’exaucer tous
tes vœux ; mais tu auras bien soin
De ne t’en
servir que si tu en as besoin
Et de ne le
montrer à nulle créature. »
Le garçon alla
sans tarder à l’aventure,
Sans qu’il n’oubliât
de remercier son patron
Qu’il embrassa,
avant de partir, sur le front.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
lundi 12 janvier 2015
Conte: Le Cordon enchanté (Partie I)
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