mardi 5 juin 2012

Le Banquet de la Troïka (poème satirique)


Le Banquet de la Troïka


Loin du monde bruyant et sombre,
Philosophes, vous méditez dans l’ombre,
Sur vos trônes éternellement assis,
Et vous contemplez l’azur obscurci
Souvent, par les noires nuées qui passent !
Ames captives et de leurs corps lasses
Et des affres du monde matériel,
Vous vous envolez en berçant le ciel
Par vos chants, appesantis par vos rêves ;
Sans écouter les soupirs des veuves
Et des orphelins, fardeaux de l’Etat
Et dont les pères sont morts au combat
En bravant la ténébreuse dictature,
Vous errez dans l’immensité pure
En chantant doucement des chants mystérieux !
Loin des rugissements du peuple furieux,
Votre voile cherche un asile salutaire,
Jebali gémit comme Voltaire
Des injustices de l’Opposition,
Ghannouchi, père de la Révolution,
Songe comme Socrate à l’aurore nouvelle
Qui a relui, radieuse et idéale,
Malgré les ténèbres, dans nos cieux,
Et comme Platon Marzouki, élève pieux,
De son maître bénit la douce sagesse !
Elus de la Nation, rien ne les presse
Et rien n’inquiète leur éternelle ardeur,
Ni les salafistes et leur noire fureur,
Ni les mères des martyrs et leurs larmes !
Et rien ici-bas ne les alarme
Car le ciel et le peuple les ont nommés
Maîtres de nos destins, de deux foudres armés !



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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