lundi 4 juin 2012

Le peuple et les poètes


Le peuple et les poètes


 Loin du monde et de la foule
Qui rugit comme la houle,
Je veux, en chantant, m’envoler
Comme un oiseau, comme un ange,
Et déployer mes ailes larges
Dans les horizons étoilés !

Peuple ennemi du silence,
Tu n’es qu’un bruit immense,
Tu n’es qu’une vaste rumeur !
Tu n’entends pas gémir dans l’ombre
Les poètes rêveurs et sombres
Et pourtant épris des lueurs,

Dans les ténèbres tu erres
En maudissant, éphémère,
Les éternels rayons du jour,
Sourd à leur voix qui t’épouvante
Et dans l’immensité chante
L’aurore radieuse de l’amour

Et l’aube magnanime
De la liberté sublime !
Ô, par le fardeau du labeur
Comme nous par le fardeau du rêve,
Le dos courbé, tu te lèves
Et tu t’envoles, oiseau songeur,

En portant dans ta bouche pleine
La miette de pain souveraine
Qui nourrira tes frêles petits,
Et moi, l’aile brisée, je m’envole,
Des beautés amant frivole
Et par ma lyre appesanti,

Attentif aux doux murmures
De la rêveuse nature,
Epris de tout ce qui reluit,
De l’aurore passagère
Et de la brise légère
Qui me caresse et qui me fuit !



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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