chronos et cupidon
Pompeo Batoni, Chronos rognant les ailes d’Éros (?)
Le cruel vieillard, la faux par terre,
Déplume le cruel enfant qui erre
En blessant les cœurs, mortels ou divins,
Et gémit sombrement et lutte en vain.
Carquois et sablier dans la poussière,
Les deux divinités meurtrières
Luttent comme des hommes ; l’un, furieux,
Semble un enfant, éternel petit dieu
Que corrige son père vénérable,
Frêle et courroucé ; le misérable
Lui meurtrit la barbe avec ses doigts blancs.
Le vigoureux vieillard n’est point tremblant
Mais calme comme une mer sans ondes,
Car il règle l’horloge du monde,
Et Cupidon, bien qu’il soit affairé,
Joue dans l’ombre avec ses dards acérés
Et avec ses flèches que le sang couvre.
Chronos, maître des abîmes qu’il ouvre
Sous les pas des vains mortels, triomphant,
Torture l’incommensurable enfant
Qui sème le chaos avec zèle,
Dangereux oiseaux dont il coupe les ailes.
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2194.
Affichage des articles dont le libellé est cupidon. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est cupidon. Afficher tous les articles
dimanche 2 avril 2017
Chronos et Cupidon
mercredi 15 février 2017
L'arme de Cupidon
L'arme de cupidon
Godfried Schalcken, Vénus donnant une flèche enflammée à Cupidon (?)
Pour que l’amour soit fatal à l’amant
Se prosternant devant sa bien-aimée,
Vénus arme d’une flèche enflammée
Son fils frêle, comme un enfant charmant ;
Croyant qu’elle est un jouet, il la prend,
Radieuse comme un œil de chimère,
Et remercie sa puissante mère.
Ses ailes ployées, elle lui dit : « Rends
Les mortels amoureux, brise leurs cœurs,
Qu’ils gémissent de leurs sombres blessures !
Inflige-leur la funeste morsure
De cette flèche en feu, et sois vainqueur !
Qu’ils errent dans les grands bois sans répit,
Qu’ils soient jeunes, vieux, hommes ou femmes,
Brûle-les avec ta radieuse flamme
Jusqu’à ce qu’ils tombent enfin, décrépits
Comme des ruines loin du doux soleil
Que disloque la brise meurtrière !
Qu’ils me disent de vaines prières,
Va, mon fils, et prive-les du sommeil ! »
Cupidon prend sa flèche, obéissant,
Et s’envole dans l’azur immense,
L’œil devenu soudain sans clémence,
Songe ailé empli d’un rêve puissant.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
mardi 22 novembre 2016
Le Labeur de Cupidon
Le labeur de cupidon
Charlotte Wyllie, A Labour of Love (?)
Pâle bien qu’il ne soit qu’un enfant,
Cupidon fatigué aux ailes blanches
Des roses fermées coupe les branches
En se souvenant de ses temps triomphants.
Les cœurs, devenus durs comme des rochers,
Ne frémissent plus de ses vaines flèches,
Et il erre, hagard et la gorge sèche,
Ne pouvant voler et las de marcher,
Dans le monde farouche et ténébreux
Qui était empli de ses victimes,
Epris jadis de ses charmants crimes
Et qui chantait des poèmes nombreux !
Il assaille le soleil et le vent
Avec ses flèches acérées qui tombent
Brisées ou embrasées dans leurs tombes,
Et il y cherche du sang en rêvant
Avec de sombres regards douloureux,
Mais comme ses ailes immaculées,
Emoussées, profanées, cassées, brûlées,
Elles n’ont percé aucun amoureux !
Et le pauvre Cupidon qui gémit
Dans son éternelle solitude,
Joyeux et espiègle d’habitude,
De la mort de l’amour fatal frémit.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
vendredi 27 juillet 2012
La tristesse de Cupidon
La tristesse de Cupidon
Et lui dit, le
cœur triste et la voix amère,
En se cachant de l’œil radieux de
Jupiter :
« Soyez
bénie, mère qui régnez aux éthers
Sur les cœurs des
dieux, comme moi sur les cœurs des hommes.
On vous adore en
Grèce, on vous adore à Rome,
Dans mille lieux
différents, sous mille noms différents,
Et quand un mortel
d’une mortelle s’éprend,
Il vous dit des
prières et il vous conjure
D’être aussi
clémente que vous êtes pure,
Et chante
doucement, de sa lyre armé,
Votre nom adoré et
son nom bien-aimé.
Vous m’avez sauvé
de la sombre colère
Du frère
tout-puissant de mon belliqueux père
En me cachant dans
les bois, loin des rayons,
Où je m’abreuvais
du sang des nobles lions
Et où je suçais le
lait des clémentes louves,
Et pour que
Jupiter jamais ne me trouve,
Aux bêtes de la
nuit vous m’avez confié,
Et pour que je
vive, vous l’avez défié.
Devenu fort, armé
de mes flèches magnanimes,
L’univers s’est
empli des cris de mes victimes ;
Comme vous on
m’adore, comme vous on me craint,
J’emplis tous les
cœurs de flamme et d’amour sans frein,
Maints hommes et
maintes femmes de mes coups se souviennent,
Comme dans les
manoirs les apparitions anciennes,
Quand j’apparais
on tremble, et les amants rêveurs
Tristes et éplorés,
me supplient avec douceur
D’attendrir le
cœur d’une insensible amante
Comme l’océan
cruelle, comme l’aurore charmante !
Mais aujourd’hui,
mère, je crois que les humains
Sont devenus
farouches, fussent-ils grecs ou romains.
Comme de son doigt
on tire une épine chétive,
Ils tirent de
leurs cœurs mes flèches captives
Et ils me sourient
sans que je sache pourquoi.
Pour qu’ils
s’aiment, j’ai maintes fois vidé mon carquois,
Mais ils
préfèrent, tous ces mortels infâmes,
Les baisers des
épées aux baisers des femmes ;
Les animaux
étaient plus doux et plus soumis
Et plus que les
hommes de mes coups ont gémi !
Ô, à moi le
cyprès, à moi l’arc de frêne !
Cet arc doré est
trop mou pour qu’ils s’éprennent
D’un sourire, ou
pour qu’ils gémissent d’une amour ! »
Vénus soupira et
dit à son fils : « Le jour
De ce siècle est
plus sombre que le jour du nôtre.
Les mortels sont
épris des guerres et des meurtres,
Ils rient des
poètes et ils rient des amoureux,
Quand ils sont
triomphants écrasent les malheureux
Et quand ils sont
vaincus maudissent notre famille
Et envoient des
flèches au soleil qui brille.
Nous ne sommes
dans leurs bouches qu’un infâme juron
Et pour nous prier
ils ne courbent plus leurs fronts ;
N’en doute point,
mon fils chéri, et désespère,
Ce siècle maudit est
le siècle de ton père. »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
Inscription à :
Articles (Atom)