mercredi 15 février 2017

L'arme de Cupidon

L'arme de cupidon

Godfried Schalcken, Vénus donnant une flèche enflammée à Cupidon (?)

Pour que l’amour soit fatal à l’amant
Se prosternant devant sa bien-aimée,
Vénus arme d’une flèche enflammée
Son fils frêle, comme un enfant charmant ;

Croyant qu’elle est un jouet, il la prend,
Radieuse comme un œil de chimère,
Et remercie sa puissante mère.
Ses ailes ployées, elle lui dit : « Rends

Les mortels amoureux, brise leurs cœurs, 
Qu’ils gémissent de leurs sombres blessures !
Inflige-leur la funeste morsure
De cette flèche en feu, et sois vainqueur !

Qu’ils errent dans les grands bois sans répit,
Qu’ils soient jeunes, vieux, hommes ou femmes,
Brûle-les avec ta radieuse flamme
Jusqu’à ce qu’ils tombent enfin, décrépits

Comme des ruines loin du doux soleil 
Que disloque la brise meurtrière !
Qu’ils me disent de vaines prières, 
Va, mon fils, et prive-les du sommeil ! »

Cupidon prend sa flèche, obéissant,
Et s’envole dans l’azur immense,
L’œil devenu soudain sans clémence,
Songe ailé empli d’un rêve puissant.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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