vendredi 31 juillet 2020

Re-Ce n’est l'ambition, ni le soin d’acquérir

RE-ce n'est ni l'ambition, ni le soin d'acquérir

D’après le poème  « Ce n’est ni l'ambition, ni le soin d'acquérir » de Joachim du Bellay (1522-1560) duquel je ne garde ici que la première strophe

Ce n’est l’ambition, ni le soin d’acquérir,
Qui m’a fait délaisser ma rive paternelle,
Pour voir ces monts couverts d’une neige éternelle,
Et par mille dangers ma fortune quérir.

Non, j’aime les chemins inconnus aux mortels
Qui ne mènent nulle part le penseur qui pense
Et montrent le néant de toute l’existence,
Ce pays sans nom et plus vaste que le ciel.

J’aime comme un bonheur les paysages glacés
Qu’un soleil qui se meurt faiblement éclaire,
Car rien ne bouge dans ces tableaux sévères
Que contemplent les cœurs comme le mien lassés.

J’aime ces montagnes qui n’ont pas de cheveux,
Ces choses géantes qui cachent la nature
Et habitées par de terribles créatures
Qui pour la destruction des humains font des vœux.

Dans l’ombre et la neige mon âme se complaît,
Mon imagination y trouve un refuge,
Ce sont des pays qu’a purifiés le Déluge,
Aussi noirs que la nuit, aussi blancs que le lait ;

Les rivages sont des livres jamais écrits,
L’existence un roman et la vie un peu d’encre,
Aucun marin jamais n’osa jeter l’ancre
Dans cet océan sublime de l’esprit.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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