lundi 27 mars 2017

L'Ange gardien

l'ange gardien

Louis Janmot, L’Ange et la mère (entre 1835 et 1881)  

Tandis que le petit est bercé par sa mère,
Un jeune ange prie pour sa vie éphémère,
Les mains jointes, sous le firmament à genoux,
Et semble aussi prier pour le monde et pour nous.

Cet ange prosterné qui compte nos larmes
Pour cet enfant rose se lamente et s’alarme
Et dit, le cœur empli de vénération :
« Seigneur, ayez pitié de votre création !
Faites que cet enfant condamné à vivre
Lise votre monde, qui est votre livre,
Faites que cet enfant, Seigneur, ne souffre pas !
Ne lui apprenez pas ce sombre mot : Trépas !
Qu’il ait le sourire au front et au visage,
Qu’il soit heureux et qu’il ne soit point un sage,
Qu’il n’aille point un jour, seul, la tristesse au cœur,
Dans les bois soupirer, las du Destin vainqueur ! »

Mais en vain tu gémis, ange monotone,
Auprès de ce printemps, assis dans ton automne !
Cet enfant ne va pas demeurer innocent !
Ses mains seront, peut-être un jour, souillées de sang,
Son petit cœur sera souillé de tristesse,
Il sera son hôte et elle son hôtesse
Qui l’accueillera dans ce monde délabré
Et par sa morne nuit toujours enténébré.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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