dimanche 15 janvier 2017

Adieux en mer

adieux en mer

Alfred Guillou, Adieu! (1892)

Avant que les flots ne le reprennent,
Un marin embrasse son fils défunt
En cherchant de ses deux lèvres vaines
Son âme qui vole comme un parfum.

Le corps du petit, comme l’épave,
Est brisé par la tempête et le vent
Et par l’océan que nul ne brave,
Et il contemple le ciel en rêvant,

Tandis que les vagues sanguinaires
Qui chantent un chant terrible et triomphant,
Emplies de courroux et de tonnerre,
Hurlent et tombent sur le père et l’enfant !

Pauvre petit marin mort ! pauvre père
Enlaçant le débris de son amour !
Il le contemple et secrètement espère
Du pays des morts son soudain retour,

Que son cœur muet va parler et battre !
Il guette ses souffles et parfois croit,
Tant le vent est violent et acariâtre,
Qu’il respire toujours et qu’il a froid !

Las de cette étreinte douce et farouche,
Ses bras, qui d’habitude sont d’airain,
Alors qu’il pose sur sa joue sa bouche,
Commencent à lâcher le jeune marin.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: