lundi 23 janvier 2017

La mort d'un alchimiste

La mort d'un alchimiste

Elihu Vedder, The Dead Alchemist (1868)

Sa plume à la main, dans son laboratoire
Empli de fioles, de rêves et de manuscrits,
Un alchimiste est mort soudain sans victoire
Et comme un fruit tombé d’un grand arbre pourrit.

Exilé pour toujours du Royaume des songes,
La Faucheuse a fauché cet éternel rêveur
Epris de Vérité, raillé par le Mensonge
Qui chancelait dans sa tête comme un buveur !

Le tombeau, c’est donc la pierre philosophale !
La vie est une boue qui reluit comme l’or !
Et la Connaissance, marâtre triomphale,
Berce ses pâles fils en soufflant dans son cor !

Mort pour rien, seul comme les manants et triste !
Hélas ! la Sagesse ne viendra pas, la nuit,
Couvrir de son linceul le pauvre alchimiste
Qu’elle n’a point pleuré et qu’elle abhorre et fuit !

Il restera, jusqu’à devenir un squelette,
Captif des quatre murs de sa morne prison,
On le trouvera, un jour, dans cette oubliette
Que la terre cachera au divin horizon.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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