lundi 31 août 2015

Conte: Bastuncedu dirida (Partie IV)

CONTE: BASTUNCEDU DIRIDA (PARTIE IV)


IV. Comment l’hôtelier fut châtié par son hôte pour sa grande cupidité

Le pauvre homme revint à l’hôtel encore
Où le fourbe hôtelier l’attendait dès l’aurore.
Il s’écria en le voyant : « Ah ! vous revenez !
Soyez le bienvenu, bon sire. » « Oui, tenez,
Lui dit notre hère chercheur de fortune,
Ce bâton enchanté et qui m’importune.
Mais ne lui dites pas – vous serez attrapé –
Bâtonnet dirida, frappe car tu sais frapper. »
« Dormez, sire, et soyez sans inquiétude. »
Mais dès qu’il s’endormit, comme d’habitude,
L’hôtelier parla au bâton. Après ce vers,
Le bâton le frappa à tort et à travers,
Lui cassant les jambes, les bras et les côtes.
L’hôtelier appelait au secours son hôte
Et criait : « Arrêtez votre maudit bâton !
Je vous rendrai tous vos biens ! » Le fourbe glouton
Fut rossé de coups comme il méritait de l’être
Jusqu’à ce que, lassé de ses cris, le maître
Commandât au bâton enchanté de cesser
De punir l’hôtelier et de bien le rosser.
Ce dernier rendit à son hôte qui erre
La serviette et l’âne que lui donna saint Pierre.
Sous les coups du bâton il était presque mort
Et jura à notre bonhomme avec remords
De ne plus rien voler après cette torture
Par Dieu le Tout-Puissant à ses créatures.
« C’est bien, retiens toujours cette rude leçon,
Lui dit le bonhomme, et sois honnête garçon. »
Et il vécut jusqu’à sa mort heureux et riche,
Nourrissant les pauvres sans jamais être chiche,
Et après ses anciens jours sombres et miséreux
Remerciant le Seigneur et son saint généreux.

[FIN DU CONTE: BASTUNCEDU DIRIDA]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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