CONTE: BASTUNCEDU DIRIDA (PARTIE IiI)
Vocabulaire: Bastuncedu dirida: Petit bâton dirida, "dirida" étant un mot vide de sens, dans le dialecte basque/ L'âne "caga dinari": L'âne aux écus
III. Le troisième et dernier présent que saint
Pierre fit au pauvre bonhomme, volé une autre fois par son fourbe hôtelier
De retour à l’hôtel, le pauvre écervelé
Dit à l’hôtelier : « C’est
vous qui m’avez volé ;
Prenez soin de mon âne et n’osez point
lui dire :
Âne, fais ce que tu dois. » « Entendu,
sire,
Répondit le fourbe, je ne lui dirai
rien.
Soyez sans inquiétude et surtout dormez
bien. »
Quand le hère dormit, avec effronterie
Son hôtelier alla, la nuit, à l’écurie
Et dit à l’âne : « Fais,
âne, ce que tu dois. »
« Ah ! ah ! s’écria-t-il,
mais qu’est-ce que je vois ?
En voyant le baudet faire de belles
pièces,
Je dois remercier ce sot de sa
gentillesse !
Par le rude labeur fini d’être marri !
J’ai cet âne, grâce au ciel, caga dinari,
Jusqu’à ma mort je vais demeurer
prospère,
D’une beauté l’époux, d’heureux enfants
le père. »
Et alla remplacer le baudet enchanté
Par un autre, comme lui en bonne santé
Et noir comme la nuit profonde et
hagarde
En pensant que son pauvre hôte n’aurait
garde,
Imbécile tel qu’il l’était, de le
savoir.
Le hère s’en alla, en effet, sans rien
voir.
Voulant quelques écus, il dit à la bête :
« Âne, fais ce que tu dois. »
qui fit à sa tête.
L’imbécile attendit, attendit, puis se
dit :
« Je crois que saint Pierre de mon
malheur se rit !
Sa serviette et son âne, hélas !
sont éphémères. »
Et il revint au ciel, l’âme bien amère,
Frappa à la porte et attendit un moment.
Saint Pierre, en le voyant, s’écria : « Comment,
Tu reviens encore ! N’as-tu point
fait fortune ?
Tu es un bon garçon mais tu m’importunes. »
« Pardonnez-moi, grand saint. Je
reviens vous revoir
Car votre âne a aussi perdu tout son
pouvoir.
Je ne vous demanderai plus rien, je vous
le jure. »
« Tu es bien sot, mon pauvre ami à
l’âme pure !
Prends ce bâton, que nul ne pourra
échapper
S’il dit : Bastuncedu dirida, va
frapper.
S’il dit : Bastuncedu dirida,
arrête,
Il s’arrêtera, doux comme une amourette.
Ce sera mon dernier présent; prends-en bien soin
Car tu en auras plus que les autres
besoin. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
dimanche 30 août 2015
Conte: Bastuncedu dirida (Partie III)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: