mardi 16 juin 2015

Conte: L'anneau enchanté (Partie II)

CONTE: L'ANNEAU ENCHANTÉ (PARTIE Ii)


II. Les bonnes actions de Milia, et comment elle fut aidée par une fée à trouver ses frères

L’un après l’autre, les cinq frères alarmés
Comme leur cadet en boucs furent transformés
Quand ils mirent l’anneau que leur jeta la fée
Au doigt, de vengeance sombrement assoiffée.
Milia, inquiète pour ses six frères chéris
Qui s’étaient égarés ou qui avaient péri,
Partit à son tour. La jeune fille était belle,
Yeux bleus et cheveux noirs, blanche colombelle
Qui dans son village plaisait aux damoiseaux.
Chemin faisant, la sœur rencontra un oiseau
Grand mais prisonnier d’un buisson comme une cage
Et ne pouvant sortir, malgré toute sa rage.
La jeune fille à l’aide de son couteau coupa
Les ronces et délivra l’oiseau qui s’échappa
En lui disant : « Merci, Milia ; merci, ma douce. »
Elle continua sa route. Sur la mousse
Elle s’assit, la nuit tombant, pour délasser
Ses pieds et manger un pain. Elle vit passer
Une pauvre femme qu’appesantissait l’âge
Et qui employait ses forces volages
A se traîner durement, la marche l’épuisant.
Milia courut à sa rencontre en lui disant :
« Appuyez-vous sur moi, venez, ma bonne mère,
Manger avec moi de mon pain éphémère
Et sous cet arbre que voici vous reposer. »
Quand elle eut dit ces mots, elle vit s’imposer,
Eblouie, au lieu de la vieille misérable,
Une charmante fée, d’autant plus vénérable
Qu’elle était parée d’un magnifique collier
De perles fines, et qu’on ne pouvait oublier
La splendeur de sa robe bleue, toute d’or brochée.
Elle dit à Milia, pour la voir approchée :
« Que veux-tu, bonne fille ? J’ai de puissants pouvoirs
Et d’exaucer tes vœux je me fais un devoir. »
Milia lui répondit : « Je cherche mes frères
Qui dans ces mêmes bois comme moi errèrent,
Et j’aimerais savoir s’ils sont mort ou vivants. »
« Tes frères vivent encor, mais toi, en les suivant,
Tu cours un grand danger. Tu les as vus naître,
Mais tu ne pourras pas, maintenant, les reconnaître.
Continue ta route et va droit devant toi ;
Ils sont tous enfermés sous le premier toit. »
Milia la remercia. Elle marcha des heures,
Et la petite sœur aperçut la demeure
De la méchante fée. « C’est là que je trouverai,
Pensa-t-elle, mes frères, et je les sauverai. »
Et elle hâta le pas et frappa à la porte,
Attendant qu’on ouvrît et effrayée certes.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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