mardi 16 juin 2015

Conte: L'anneau enchanté (Partie I)

CONTE: L'anneau enchanté (partie i)

I. Ce qui arriva au petit frère de Milia et à ses cinq autres frères

Quelques années avant l’invasion sarrasine,
Allant chaque jour à la forêt voisine
Chercher leur nourriture, car pauvres et affamés
Et leurs parents malades par le sort diffamés,
Il était six frères et leur sœur, fillette frêle
D’une grande beauté et bonté naturelle.
Un jour qu’ils allèrent chercher, mais vainement
Des châtaignes dans le bois voisin, soudainement
Le cadet arrêta, pensif. « Pauvres hères
Que nous sommes ! dit-il. Las de cette misère,
Je veux aller par le monde et m’aventurer
Pour faire fortune. Je puis tout endurer,
Mais non la pauvreté affreuse et inhumaine !
Je viendrai vous dire au bout d’une semaine
Ce que j’ai pu faire et ce qui m’est arrivé.
Adieu ; je reviendrai et vous serez sauvés. »
Et le petit partit, préférant l’errance
Et ses hasards nombreux à sa sombre souffrance.
Il marchait plusieurs jours comme par devoir,
Sans savoir où aller, quand il finit par voir
Dans la forêt une petite chaumière
Où il voyait reluire une douce lumière.
« Enfin, se dit-il, de ce voyage constant
Je vais me reposer ici quelques instants
Pour boire et pour manger une bonne croûte
Et pour me délasser de cette longue route. »
« Pan ! Pan ! Pan ! Ouvrez-moi je vous prie ! » « Qui est là ? »
« Un jeune voyageur de voyager fort las. »
La maîtresse de la maison le regarde,
Elle était fée, et laisse comme par mégarde
Tomber son anneau que le petit frère vit
Et ramassa et mit au doigt, enfant ravi
De ce présent, qui dit : « Ah ! l’anneau magnifique ! »
Mais aussitôt son corps de poils horrifiques
Se couvrit, deux cornes lui poussèrent, ses mains
Devinrent pieds de bouc. Il n’était plus humain ;
« Bée, bée, bée ! » faisait-il, mais à cause du charme
Il ne put retrouver sa première forme,
La méchant fée le lia et le mena
A sa cave, et un peu d’herbe lui donna.
Ses frères et Milia, sa sœur, pour lui s’inquiétèrent
Car il n’arrivait pas, et les cinq se hâtèrent
D’aller à sa recherche, et laissèrent leur sœur
Les attendre eux aussi, priant avec douceur
Pour qu’ils revinssent avec lui de cette aventure
Partis à pied comme lui et sans monture.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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