CONTE: POINT-DU-JOUR (PARTIE IIi)
III. De quelle manière Point-du-Jour fut récompensé
pour ses actions charitables
Point-du-Jour errait, comme si c’était
son devoir,
Sans qu’il ne s’arrêtât et sans daigner
savoir
Où ses pas le menaient, las et le front
moite.
Le lézard vint lui dire : « Ami,
prends cette boîte,
Du bonbon est dedans, mais il ne faut l’ouvrir
Que quand tu seras chez toi revenu, sans
courir. »
La fauvette vint, quand il se remit en
route,
Lui dire : « Tu ne m’as
pas oublié, sans doute,
Et moi aussi je ne t’ai jamais oublié.
Tu as sauvé mes trois par l’orage
humiliés
Qui allaient périr dans la sombre
solitude,
Et tu mérites mon éternelle gratitude ;
Je te donne cet œuf pour te récompenser,
Tu n’auras, mon garçon, nul sous à
dépenser
Pour avoir des vêtements, et sans faire
d’emplette
Tu y trouveras la plus belle toilette
Que tu aies jamais vue. » Un peu
plus loin, il vit
Une colombe blanche qui avait l’air ravi
De le rencontrer, et lui dit : « Charitable,
Tu as sauvé de deux périls redoutables
Le lézard prisonnier et des fauvettes,
mes sœurs.
Voici un talisman ; les désirs de
ton cœur
Seront exaucés, grâce à lui, et tes
prières. »
Il arriva chez lui. Ses deux sœurs s’écrièrent
En le voyant : « Voici
encore ce vaurien !
Il s’est envolé comme un oiseau aérien,
Pourquoi est-il revenu, et qu’est-ce qui
l’attire ? »
Et ses deux méchantes sœurs bientôt le
battirent
Alors qu’il criait : « J’ai
faim, mes sœurs, laissez-moi ! »
Mais elles lui disaient, ignorant ses
émois :
« Tais-toi ! Tu mérites une
punition bien verte !
Quand tu as fui, tu as laissé la porte
ouverte,
Et les voleurs pouvaient, la nuit venue,
venir. »
Et elles le frappaient encor sans se
retenir.
« Attendez ! s’écria-t-il, je
vais vous plaire,
Et j’ai un beau présent toutes deux à
vous faire :
Prenez cette boîte, je ne veux, en
retour,
Qu’un bon morceau de pain. »
Pareilles à des vautours,
Elles ouvrirent la boîte, et n’y
trouvèrent
Que des crapauds hideux, et elles
supplièrent
Point-du-Jour de les y faire aussitôt rentrer
Car ils ouvraient la gueule comme pour
les éventrer.
Elles se remirent à le frapper de plus
belle ;
« Coquin, tu veux nous faire peur !
s’écriaient-elles,
Nous allons te rosser comme un immonde bœuf. »
« Arrêtez ! cria
Point-du-Jour, prenez cet œuf,
On m’a dit qu’il contient des toilettes
élégantes. »
Elles cassèrent l’œuf ; les deux sœurs
arrogantes
Furent assaillies par un serpent qui s’élançait
Sur elles, et à siffler âprement
commençait.
Elles supplièrent leur frère, et elles
voulaient
Cette fois le tuer, et en effet allaient
Le faire, mais il leur dit : « Faites-moi
payer
Si vous le voulez, mais laissez-moi
essayer
D’abord mon talisman au pouvoir
redoutable. »
Elle se couvrit d’or quand il fut sur la
table,
Et ses sœurs se mirent à l’embrasser
tendrement
Et moururent sans en jouir. Après leur
enterrement,
Que suivit celui de leur père haïssable,
Il vécut heureux et seul sans ces
misérables
Grâce à son talisman enchanté. Et ni,
ni,
Merci de l’avoir ouï, mon conte est bien
fini.
[FIN DU CONTE: POINT-DU-JOUR]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
mardi 7 avril 2015
Conte: Point-du-Jour (Partie III)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: