CONTE: point-du-jour (PARTIE I)
I. Ce qui décida Point-du-Jour à partir à l’aventure,
et les bonnes actions qu’il fit
Il était une
fois un bien méchant veuvier
Qui avait deux
filles et un gars peu à envier ;
Il aimait bien
ses filles, de ses soins entourées,
Et à son fils
faisait, las, porter les bourrées
Et le bois que
toujours il lui faisait couper,
Le frappait, l’envoyait
se coucher sans souper.
Il s’appelait
Point-du-Jour, et ses deux sœurs étaient
Fort méchantes,
et comme leur père le traitaient,
Car elles le
frappaient tous les jours sans raison,
Sans qu’elles l’aidassent
aux corvées de la maison.
Le pauvre garçon
se dit un jour : « Quel calvaire !
Mon père et mes
deux sœurs sont toujours sévères !
Je vais fuir, je
ne suis pas un vilain peureux,
Et ne saurais
être plus las et malheureux. »
Il partit donc
sans qu’il n’eût la tête tournée
Et sans se
reposer marcha toute la journée
En grignotant un
peu de pain rassis et noir.
Point-du-Jour
arriva, quand arriva le soir,
A une forêt bien
sombre, empli de courage ;
Il s’éleva en ce
moment un grand orage,
Le vent
soufflait et la pluie tombait à torrents,
Un éclair de l’autre
n’était pas différent
Et l’âpre
tempête déracinait les arbres.
Immobile comme
les statues de marbre,
Il se cacha, tremblant,
dans le creux d’un rocher,
Et il sentait la
houle de lui s’approcher.
Le garçon ne
pensait qu’à prendre la sauvette,
Quand le vent
fit tomber un nid de fauvettes
Près de lui, qui
sur une branche était construit
Et qui roula sur
terre avec un affreux bruit
Avec ses petits
qui n’avaient pas de plumes.
Les parents,
dans les bois noirs comme une enclume,
Volaient autour
d’eux en poussant de petits cris.
Point-du-Jour,
qui était bon, de pitié fut pris
Pour ces deux
oisillons, et se dit que s’ils restent
Ainsi, les
éperviers les mangeront, prestes.
Il sortit du
rocher et, vaillant, bravait
La tempête ;
avec une ficelle qu’il avait,
Il refit de son
mieux le nid, prit les bêtes
Mouillées par la
pluie et tombées sur l’herbette,
Les essuya, et
dans leur nid il les remit,
Puis plaça le
nid dans l’arbre qui frémit.
La fauvette lui
dit : « Que ton âme est bonne,
Point-du-Jour,
mon garçon ! Approche, je te donne
Une de mes
plumes qui te confortera,
Elle est
enchantée et chance te portera. »
Il prit une de
ses plumes et reprit la route
En continuant à
errer sous la voûte.
Au bout de
quelque temps, il vit un grand lézard
Qui était sous
une pierre, en passant par hasard,
Et s’évertuait à
sortir comme d’un gouffre.
« Ah !
ma pauvre bête, dit-il, comme tu souffres ! »
Et il en libéra
le lézard qui boitait.
D’une bouteille
d’eau-de-vie et qui était
Avec lui, il lui
mit une goutte en bouche
Et il recommença
à marcher. Point farouche,
Il dit à
Point-du-Jour : « Mon ami, au revoir,
Récompenser ton
bon cœur sera mon devoir. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
samedi 4 avril 2015
Conte: Point-du-Jour (Partie I)
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