CONTE: LA PRINCESSE AUX PÊCHES (PARTIE IIi)
III. La première épreuve qu’accomplit le vaillant
garçon
Le pâtour salua le roi, lorgna sa fille,
Qui était aussi belle qu’elle était
gentille ;
Quand il s’éloigna du château
hospitalier,
De sa baguette sur le bois d’un échalier
Il frappa, souhaitant qu’il fût une
charrette
Légère et robuste et à voyager prête.
Son souhait s’accomplit ; avant de
s’éloigner,
Le garçon aperçut, en haut d’un
châtaignier,
Deux beaux écureuils qui grignotaient
des châtaignes.
Il donna deux coups sur le tronc et dit : « Daigne,
Ma bonne baguette, en deux chevaux
fringants
Et qui ne sont ni fatigués ni fatigants,
Transformer ces deux beaux écureuils
tout de suite. »
Ils descendirent au lieu de prendre la
fuite ;
Petits d’abord et par la charrette
cachés,
Ils devinrent deux beaux chevaux bien
harnachés
Que le garçon attela, de peur de les
perdre,
Bien vite. Sans fouet, quand il donnait
un ordre,
Ils y obéissaient à la voix prestement
En continuant à errer modestement.
Le premier homme qu’il rencontra,
formidable,
Essayait de faire bouger, inaidable,
Une église qu’une bouse de vache
souillait.
Il était las et à la besogne suait,
Mais il avait déjà dérangé l’édifice
Et qu’il poussait, comme pris d’un
maléfice.
Le garçon l’invita poliment à monter
Dans sa charrette ; il dit : « Merci
pour ta bonté »,
Et sans qu’on le priât accepta son
offre.
Un peu plus loin il vit, l’oreille sur
le gouffre,
Un homme par terre couché qui écoutait.
Qu’il fût raisonnable notre gars se
doutait,
Mais il lui demanda : « Aussi
seul qu’un moine,
Que fais-tu là ? » « J’entends,
dit-il, lever l’avoine. »
Il monta avec lui et en semblait
content.
En voyageant encor, sans attendre
longtemps,
Il vit un autre homme qui se gonflait la
joue
Comme devant une soupe trop chaude on
fait la moue,
Et il lui demanda : « Bonhomme
sans deniers,
Pourquoi souffles-tu ? » « Du
moulin de mon meunier
A sept lieues d’ici, je fais tourner les
ailes. »
Lui répondit l’homme à l’étrange zèle.
Il vint aussi avec lui. Le garçon, plus
tard,
– De voir tant de prodiges on peut être
vantard –
Vit Un homme crachant par terre, et qui
transforme
Son crachat en verglas, et, fardeau
énorme,
Un autre qui avait sur son dos un bissac
Contenant la nuit et le jour, au bord d’un
lac.
Ils montèrent avec lui comme leurs
camarades,
De leurs talents ayant contemplé la
parade,
Le bignet se disait qu’arrivé à la cour
Ils pourraient lui être d’un bien
précieux secours
Quand le roi lui dirait l’épreuve
suivante.
Le garçon rencontra enfin, plein d’épouvante,
Un farouche guerrier qui bien loin se
trouvait,
Dont le sabre était plus grand que lui,
et pouvait,
S’il le voulait, trancher à sept lieues
de distance.
Il monta avec lui sans trop d’insistance,
Et comme à ce moment le soleil se
couchait,
Le brave garçon que la nuit effarouchait
Repartit au château avec son équipage,
Pareil à un noble seigneur avec ses
pages.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
jeudi 2 avril 2015
Conte: La Princesse aux pêches (Partie III)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: