CONTE: LA SIRÈNE DE LA FRESNAYE (PARTIE III)
III. Libérée par le sabotier et sa femme, la Sirène
de la Fresnaye tint sa promesse
« Alors, qu’en penses-tu ? »
Demanda Olérie
A son époux. « Ramenons-la en mer,
ma chérie,
Pourquoi la faire mourir ? De sa
sincérité
Je ne doute point, et elle dit la
vérité,
Répondit-il. Cette Sirène est gentille
Et innocente comme notre petite fille,
Ce serait dommage qu’elle meure
cruellement,
Et nous regretterions sa mort éternellement. »
Ils prirent le panier et portèrent
ensemble
Aux ondes où elle était la Sirène qui
tremble
Et l’y plongèrent sans faire de
conditions.
Maintenant sûre de ne plus être en
perdition,
Elle rit bruyamment en sentant l’eau
fraîche
Et dit au sabotier, sans lui faire de
prêche :
« Pour te faire plaisir qu’est-ce
que je ferais ? »
Il répondit : « Pas grand
chose ; je désirerais
Du pain, du poisson et des habits plus
propres,
Car il ne nous reste plus une seule câpre,
Et l’hiver approche, et nous aurons bien
froid. »
« Je t’apporterai tout cela à cet
endroit
Le lendemain. » lui promit la belle
Sirène.
« Je voudrais, poursuivit-il, une
autre étrenne
Que tu nous ferais par bonté ; il
est urgent
Que je paye mon maître, et je n’ai plus
d’argent. »
La Sirène ne dit rien ; avec ses
nageoires
Elle battit l’eau plus claire qu’une
moire,
Et des gouttelettes il jaillissait de l’or
Et qui tombait aux pieds du sabotier
alors.
Toute la grève en fut rapidement
couverte.
« Cette fortune est à vous et vous
est offerte,
Dit la Sirène, et vous pouvez la
ramasser. »
Ils le firent tous et ne pouvaient se
lasser
De remercier la bonne Sirène, retournèrent,
Les poches remplies d’or, chez eux, et
se bornèrent
A attendre sagement venir le lendemain.
Le sabotier, le jour suivant, prit le
chemin
De la mer, et avec sa femme ils
attendirent.
La Sirène chantait et ils l’entendirent,
Elle s’approcha d’eux en glissant sur
les flots,
Et de ses nageoires frappa doucement l’eau :
Une grosse vague déferla sur la grève
Et puis se retira, éphémère comme un
rêve,
En laissant aux pieds du sabotier charmé
Et de son épouse, un grand coffre bien
fermé.
La Sirène sauta sur l’eau trois fois
ensuite,
Et dit au sabotier : « Je
ne prends point la fuite
Et je vous aiderai quand vous en aurez
besoin.
Dans ce coffre fermé que voici j’ai pris
soin
De te laisser tout ce que tu me
demandes. »
Ce soir-là, toute la famille gourmande
Mangea à son gré. Ils trouvèrent des
vêtements
A leur taille, et avec un grand
contentement,
Chaque fois qu’ils revenaient au rivage,
ils pêchaient
Abondamment les bons poissons qui se
cachaient.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
lundi 2 mars 2015
Conte: La Sirène de la Fresnaye (Partie III)
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