samedi 28 février 2015

Conte: La Sirène de la Fresnaye (Partie I)

CONTE: La sirène de la Fresnaye (PARTIE I)

I. Ce que le fils et la fille du sabotier virent en allant pêcher

Jadis à Saint-Cast, dans les bois de l’île Aval,
Qu’il faut, pour parcourir, quatre jours à cheval,
Vivait un sabotier aussi bon que pauvre
Avec sa femme et ses deux enfants, dans leur havre,
Une petite hutte en terre qu’il bâtit
Au bord de la mer que la vallée aplatit.
Certains disent qu’on en voit encor les restes,
Mais à les effacer le temps fut bien preste,
Et les frêles foyers de ces bons sabotiers
Ne demeurent point, en s’effritant, tout entiers.
La famille n’était pas très riche ; ils n’avaient
Que leur travail dont tous les quatre ils vivaient,
Le mari creusait ses sabots, sa femme aidait
Dans le grenier de cette hutte qu’il possédait,
Le petit garçon et la petite fille,
Enfants laborieux d’une laborieuse famille,
Le long du rivage allaient tous deux pêcher.
Un jour que le petit garçon, dans les rochers,
Etait à prendre un bon poisson bien rebelle,
Il entendit tout à coup une voix fort belle
Chanter mystérieusement un doux chant mélodieux
Semblable au chant des anges miséricordieux.
En regardant l’endroit il vit nager, sereine,
En chantant sur les flots, une belle Sirène,
Et autour d’elle la mer briller tellement
Que la vue cédait la place à l’aveuglement.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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