CONTE: LA HOULE DE CHELIN (PARTIE Ii)
II. Ce que le capitaine décida de faire de Faîto, et
ce qui arriva par la suite
Le capitaine alla voir les amarrages
Et laissa le vieil homme finir son
ouvrage.
Cependant le matelot de Saint-Cast eut
grand peur
En songeant à Faîto, le vieux marin
trompeur,
Et dit au commandant : « Ce
Faîto, capitaine,
Qui nous vient d’on ne sait quelle terre
lointaine,
Je crois que vous devez bientôt le
remercier.
Je ne l’ai jamais vu à Saint-Cast ;
ce sorcier
M’a décrit la Houle de Chelin, une
grotte
De mon pays, près de laquelle nul ne
trotte,
Et qu’elle va jusqu’à Lamballe a
affirmé. »
« Par cet homme je suis comme vous
alarmé,
Lui dit le capitaine, dès que nous
toucherons terre,
Je vais le débarquer, que loin de nous
il erre. »
Quand le navire dans un port eut abordé,
Il dit au vieux Faîto : « Je
vous ai regardé,
Vous êtes un bon matelot et brave au
service,
Mais n’êtes point jeune, et votre âge
est votre vice.
Voici votre paye et un présent mérité
Et que je vous donne en toute sincérité. »
Faîto répondit : « C’est vous
qui êtes le maître,
De descendre à terre daignez me
permettre,
Et ne soyez surtout pas inquiet pour mon
sort. »
Dans un petit canot il descendit au port
Et on ne pensait plus le revoir. Le
voyage
Continua vers les Antilles ; au
sillage
Du puissant navire qui marchait
rondement,
On vit, après avoir entendu un
grondement,
Un vaisseau qui sembla jaillir des ondes
ingrates,
Et on sut que c’était un vaisseau de
pirates.
Le capitaine vit qu’il ne pouvait pas
fuir,
Il ordonna alors à ses matelots sans
cuirs
D’apporter sur le pont aussitôt leurs
armes
Et de se défendre bravement et sans
alarmes.
Les marins combattirent bien
courageusement
Ces vils pirates qui chargeaient
rageusement ;
Ils furent plus forts qu’eux et les
exterminèrent,
Sans épargner Faîto qu’ils assassinèrent.
Le capitaine en fut content, car il
tremblait,
Disait-il, de Faîto qui un sorcier
semblait.
Le vaisseau poursuivit sans accident sa
route,
Et après deux ans de tempêtes et de
doutes
Arriva aux Antilles. On acheta et vendit
Puis à Saint-Malo, sans hasard, on se
rendit,
Et le matelot à ses moutons et ses
poulettes
Revint chez ses parents vivre à la
Roulette,
Et il ne pensait plus à Faîto le marin
Qu’il avait oublié en redevenant serein.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
lundi 23 mars 2015
Conte: La Houle de Chelin (Partie II)
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