CONTE: LA CHÈVRE BLANCHE (PARTIE III)
III. La mauvaise action de la belle-mère, assistée
par une méchante vieille fée
Grâce à sa
baguette et à sa bague allant bien,
La belle
Euphrosine ne manquait de rien ;
Elle grandissait
et elle était ravissante,
Et sa cruelle
belle-mère, pâlissante,
Voyait autour d’elle
essaimer les galants
Et qui pour
Césarine étaient plus nonchalants,
Et en était
jalouse et folle de rage.
Pendant que son
père vaillant bravait l’orage,
Euphrosine tomba
malade. Sans ménager
Sa fille dont le
mal fut pourtant passager,
Sa belle-mère écrivit
à son pauvre père
Que sa fille
était bien mal et qu’elle désespère.
Inquiet pour
Euphrosine que doucement il aimait,
Il lui dit qu’il
ne se consolerait jamais
De perdre sa
fille, qu’il pria avec peine
De soigner de
son mieux. La belle-mère, sereine,
Au lieu de le
faire, fit courir l’affreux bruit
Qu’Euphrosine
était morte. Son père en fut instruit
Par sa lettre
que lut ce marin qui erre.
Elle fit faire
une châsse qu’elle remplit de terre
Et dans le
cimetière on alla l’ensevelir ;
Tout le bourg en
pleura et on le vit pâlir
Car Euphrosine
était aimée. Bien amère,
Césarine ne dit
rien et tremblait de sa mère
Qui alla trouver
une vieille fée sans pitié
Emplie pour la
bonne marraine d’inimitié.
Elle lui demanda
d’emmorphoser la fille,
Mais elle lui
répondit qu’à cette brindille
Elle ne pouvait
rien faire, tant qu’elle posséderait
Sa baguette et
sa bague, et qu’elle l’aiderait
A les trouver.
Elle les ravit grâce à elle,
Et la méchante
fée, comme sa maîtresse cruelle,
Vint emmorphoser
la pauvre fille. Elle vit
La marque qu’elle
avait à l’oreille. « M’est avis,
Dit-elle à sa
maîtresse, que cette marque est magique,
Et que je ne
puis, mais ce n’est pas bien tragique,
La faire
disparaître. En quoi la transformer ? »
La belle-mère
répondit, loin de s’en alarmer :
« Je veux
la transformer en une chèvre noire. »
La fée joua de
sa baguette, mais sans le croire,
Elle ne réussit
point à l’emmorphoser,
Se mit en colère
et finit par la poser
En disant à la
belle-mère : « Elle est trop pure,
En faire une
chèvre noire est chose bien dure,
Mais je puis en
faire, suivant votre désir,
Une chèvre
blanche ou verte. A vous de choisir. »
« Qu’elle
soit chèvre blanche. » répondit la mégère.
Elle devint une
chèvre petite et légère,
La plus jolie qu’on
pût voir, et elle garda
Sa marque à l’oreille.
Sa belle-mère lui darda
Son sombre
regard, et prévenant sa fuite,
Aux ruines d’un
château la conduisit ensuite,
Qui étaient à
trois lieues, et l’y abandonna
Avant que le
soleil radieux ne rayonnât.
La petite chèvre
blanche broutait l’herbe
Qui poussait
dans les ruines, pour sa bouche acerbe.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
dimanche 22 février 2015
Conte: La Chèvre blanche (Partie III)
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