CONTE: LA CHÈVRE BLANCHE (PARTIE II)
II. De quelle manière la bonne fée protégea sa
filleule du courroux de sa belle-mère
La petite
Césarine, laide comme un hanneton,
Auprès du champ
où sa sœur gardait ses moutons
Alla se cacher
en demeurant sereine.
Elle savait que
sa sœur avait une marraine,
Mais elle ne la
vit point et ses yeux furent leurrés.
Sa sœur mangea
un bon morceau de pain beurré,
Elle la vit,
mais elle n’était point méchante,
Et ne dit rien à
sa mère effarouchante.
Elle lui
demanda, quand elle fut de retour :
« Qu’as-tu
vu ? Est-ce qu’il y a une fée ou un pâtour
Qui aident
Euphrosine ? » « Je n’ai vu personne. »
Répondit la
bonne fille. « Polissonne !
S’écria la
belle-mère, tu ne sais que louper.
Je parie que ce
soir elle couchera sans souper. »
Quand Euphrosine
revint, la femme cruelle
Lui mit une fétide
soupe sans son écuelle
Et lui donna un
vieux morceau de pain rassis,
Mais elle la
remercia d’être clémente ainsi,
Et elle ne
toucha point à cette nourriture
Qui l’écœurait
et qui sentait la pourriture.
La belle-mère se
dit : « Je la suivrai demain,
Et prendrai,
sans me voir, un différent chemin. »
La méchante
femme suivit la fillette
Qui quitta, fort
tôt le matin, la gloriette,
Et se cacha
derrière une haie pour l’épier,
Pareille à une
guêpe dans le sombre guêpier.
Elle ne vit
point la fée, mais sa fille malaimée
Mangeait de bonnes
choses et en était charmée,
Et sa belle-mère
était loin d’oublier
Que quelque
chose de gros est dans son tablier.
Elle sortit
aussitôt, preste comme une bichette
Et l’œil fauve, de
sa ténébreuse cachette,
Et dit à
Euphrosine qui doucement salua :
« Dans ton
tablier dis-moi ce que tu as. »
Quand elle le
déplia, a lieu de la tourte,
Il contenait
mille fleurs de toutes sortes.
« Où as-tu
pris ces fleurs ? » Demanda furieusement
La belle-mère.
En tremblant affreusement,
La fille
répondit : « Mère, je les ai trouvées
Ici même, dans
les champs. » Comme une réprouvée
Elle la
contemplait, et s’écria soudain
Avec grande
colère et emplie de dédain :
« Je ne
suis point ta mère, et ta mère est morte !
Va-t’en et
disparais, sotte, tu m’insupportes. »
La pauvre fille
pleura. La fée venait la voir
Et filait sa
quenouille qu’elle rapportait le soir ;
Un jour, elle
lui dit : « Je serai absente
Pour un long
voyage. Cette baguette puissante
Et cette bague
vont exaucer tes souhaits ;
Mais cache-les à
ta belle-mère qui te hait
Et prends garde
qu’elle ne te les ravisse,
Cette femme dont
le cœur est rongé par les vices. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
samedi 21 février 2015
Conte: La Chèvre blanche (Partie II)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: