dimanche 28 décembre 2014

Conte: L'Oiseau bleu (Partie III)

CONTE: L'OISEAU BLEU (PARTIE III)

Conte:L'Oiseau bleu (Partie II)

III. Les voyages des deux frères, et comment le cadet devint roi

Les deux frères s’éveillèrent le lendemain matin,
Toujours apeurés et doutant de leur destin.
L’aîné, qui mangea le cœur de la magique bête,
Fut toutefois étonné de trouver sous sa tête
Des tas de pièces jaunes reluisantes, parmi
Les feuilles vertes sur lesquelles il s’endormit.
Pensant que c’étaient des sous ou des liards, sans doute,
Il les cacha dans sa poche et reprit la route
Avec son frère. Se croyant toujours cherchés,
Les deux frères, après qu’ils eurent tout le jour marché,
Sortirent de la forêt, et à la nuit tombante,
Atteignirent une auberge encore flambante
Où ils se couchèrent et se firent servir à manger.
A leur réveil, à l’aube, les deux frères étrangers
Mirent sur la table, pour payer leurs dépenses,
Une poignée de pièces jaunes. L’aîné dit : « Je pense
Que ces liards et ces sous suffiront pour vous payer.
Si ce n’est point le cas, nous allons balayer
Et travailler pour vous pour payer nos dettes. »
« Vous vous gaussez de moi ? Dit leur hôte. Une piécette
Vaut trois fois plus que tout ce que vous avez pris.
Je vous donnerais ma femme, si vous en êtes épris,
Pour toutes ces pièces d’or, ainsi que mon auberge,
Et souffrez qu’une autre nuit je vous héberge. »
Les deux frères rirent de bon cœur, étonnés,
Et le bonhomme, de sa femme peu passionné,
Leur rendit la monnaie, qui était pesante,
En prenant une seule de leurs pièces reluisantes.

Connaissant maintenant de leurs pièces la valeur
Et qu’elles n’avaient point de l’or que la couleur,
Ils eurent grand soin de les recueillir chaque aurore
Et continuèrent à voyager encore.
Ensemble ils parcoururent des pays très nombreux,
Et, ne sentant plus le danger, étaient heureux,
Ils arrivèrent enfin à une ville lointaine
Où, chose qui leur sembla d’abord incertaine,
L’or n’était point encor connu des habitants.
A la vue du métal radieux et crépitant
Que les deux frères offraient pour payer leurs dépenses,
Ils furent surpris de cette récompense,
Et le bruit qui courut arriva jusqu’au roi,
Un vieil homme qui était bon en même temps que droit,
Et qui voulait voir, dans sa cour, les deux frères.
Sa fille, qui était d’une beauté très rare,
Plut beaucoup au plus jeune, et comme il était beau,
Son père consentit, embrasant mille flambeaux
A leur mariage, qui dura des nuits entières
Et emplit toute la ville de lumière,
Et pendant lequel on mangea et but à loisir.
Pour honorer son frère, l’aîné, avec plaisir,
Lui fit don de toute son immense fortune,
Et, tant qu’il était à la cour, une par une,
Remettait, chaque jour, ses pièces sous son oreiller,
Qu’il trouvait chaque fois qu’il était réveillé.
Ayant mangé la tête de l’oiseau vénérable,
Après la mort de son beau-père adorable,
Le cadet devint roi, et son frère content,
Après son couronnement ne resta point longtemps,
Et partit, en quête de nouvelles aventures.
Il traversa, sur le dos de sa monture,
Mille pays, et trouva une autre ville où l’or
Etait inconnu. Il y resta et alors
Aima la fille d’un seigneur, fort charmante,
Et la prit pour épouse, la croyant aimante.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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