CONTE: L'OISEAU BLEU (PARTIE III)
Les
deux frères s’éveillèrent le lendemain matin,
Toujours
apeurés et doutant de leur destin.
L’aîné,
qui mangea le cœur de la magique bête,
Fut
toutefois étonné de trouver sous sa tête
Des
tas de pièces jaunes reluisantes, parmi
Les
feuilles vertes sur lesquelles il s’endormit.
Pensant
que c’étaient des sous ou des liards, sans doute,
Il
les cacha dans sa poche et reprit la route
Avec
son frère. Se croyant toujours cherchés,
Les
deux frères, après qu’ils eurent tout le jour marché,
Sortirent
de la forêt, et à la nuit tombante,
Atteignirent
une auberge encore flambante
Où
ils se couchèrent et se firent servir à manger.
A
leur réveil, à l’aube, les deux frères étrangers
Mirent
sur la table, pour payer leurs dépenses,
Une
poignée de pièces jaunes. L’aîné dit : « Je pense
Que
ces liards et ces sous suffiront pour vous payer.
Si
ce n’est point le cas, nous allons balayer
Et
travailler pour vous pour payer nos dettes. »
« Vous
vous gaussez de moi ? Dit leur hôte. Une piécette
Vaut
trois fois plus que tout ce que vous avez pris.
Je
vous donnerais ma femme, si vous en êtes épris,
Pour
toutes ces pièces d’or, ainsi que mon auberge,
Et
souffrez qu’une autre nuit je vous héberge. »
Les
deux frères rirent de bon cœur, étonnés,
Et
le bonhomme, de sa femme peu passionné,
Leur
rendit la monnaie, qui était pesante,
En
prenant une seule de leurs pièces reluisantes.
Connaissant
maintenant de leurs pièces la valeur
Et
qu’elles n’avaient point de l’or que la couleur,
Ils
eurent grand soin de les recueillir chaque aurore
Et
continuèrent à voyager encore.
Ensemble
ils parcoururent des pays très nombreux,
Et,
ne sentant plus le danger, étaient heureux,
Ils
arrivèrent enfin à une ville lointaine
Où,
chose qui leur sembla d’abord incertaine,
L’or
n’était point encor connu des habitants.
A
la vue du métal radieux et crépitant
Que
les deux frères offraient pour payer leurs dépenses,
Ils
furent surpris de cette récompense,
Et
le bruit qui courut arriva jusqu’au roi,
Un
vieil homme qui était bon en même temps que droit,
Et
qui voulait voir, dans sa cour, les deux frères.
Sa
fille, qui était d’une beauté très rare,
Plut
beaucoup au plus jeune, et comme il était beau,
Son
père consentit, embrasant mille flambeaux
A
leur mariage, qui dura des nuits entières
Et
emplit toute la ville de lumière,
Et
pendant lequel on mangea et but à loisir.
Pour
honorer son frère, l’aîné, avec plaisir,
Lui
fit don de toute son immense fortune,
Et,
tant qu’il était à la cour, une par une,
Remettait,
chaque jour, ses pièces sous son oreiller,
Qu’il
trouvait chaque fois qu’il était réveillé.
Ayant
mangé la tête de l’oiseau vénérable,
Après
la mort de son beau-père adorable,
Le
cadet devint roi, et son frère content,
Après
son couronnement ne resta point longtemps,
Et
partit, en quête de nouvelles aventures.
Il
traversa, sur le dos de sa monture,
Mille
pays, et trouva une autre ville où l’or
Etait
inconnu. Il y resta et alors
Aima
la fille d’un seigneur, fort charmante,
Et
la prit pour épouse, la croyant aimante.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
dimanche 28 décembre 2014
Conte: L'Oiseau bleu (Partie III)
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