Conte: L'oiseau bleu (Partie I)
I. Comment une veuve trouva un étrange oiseau bleu
dans la forêt
Jadis, une veuve
qui était fermière,
Avec ses trois
enfants vivait dans sa chaumière.
Vaillante mère,
elle avait à son arçon
Une jolie fille
et trois jeunes garçons
Qu’elle aimait
également, bienveillante mère,
Bien qu’elle fût
de la mort de son époux amère.
Puisque la
fermière fut, comme je vous le dis,
Une vaillante
mère, à tous les mercredis,
Elle avait la
même laborieuse tâche
Et au marché portait
le lait de ses vaches
En choisissant,
parmi tous les chemins nombreux,
Celui qui
traversait une forêt, ténébreux.
Un jour qu’elle
était en route, comme d’habitude,
Elle aperçut
soudain, dans la solitude,
Un petit oiseau
bleu qui joyeusement voletait
Autour d’elle,
de branche en branche, et qui chantait.
Il était bien
charmant, comme il était gracile,
Et chaque fois
qu’elle passait, léger et facile,
Se laissait
approcher sans qu’il ne s’envolât.
Craignant qu’à
ses maîtres elle ne le volât,
La fermière n’osa
pas une fois le prendre.
Elle en parla à ses
enfants ; d’une voix tendre,
Elle leur dit : « Chaque
semaine, en allant au marché,
Je vois un
oiseau bleu sur son arbre perché.
Il vient à moi
au lieu de s’envoler vite,
Et jamais, quand
il me voit, il ne m’évite,
Il est si beau
que sa beauté vous étonnerait
Et que le
bouvreuil et le chardonneret
Sembleraient laids
auprès de lui. » Ils s’écrièrent
Qu’elle aurait
dû le prendre, et ils la prièrent
De le leur
apporter. « Comme toi, mère, de nous,
Nous nous occuperons
de lui, et tel un minou,
Nous le
nourrirons et lui donnerons des caresses,
Et le chérirons,
tous les jours, sans paresse. »
« Si je le
revois, dit-elle, pour vous faire plaisir,
Je vous l’apporterai,
comme c’est votre désir. »
En allant au
marché la semaine suivante,
Elle revit l’oiseau
bleu qui, sans épouvante,
L’attendait,
emplissant la forêt de ses chants.
Quand il la vit,
de lui prudemment s’approchant,
Il se laissa
prendre, tendre comme la soie.
Les enfants le
virent et sautèrent de joie
En remerciant
leur mère qui leur fit ce présent.
Ils mirent l’oiseau
bleu qui chantait des chants plaisants
Dans une jolie
cage qu’ils laissaient souvent ouverte
Comme s’il était
encore dans la forêt verte,
Et ils lui prodiguaient
tous mille soins bienveillants.
Ils y
trouvaient, chaque matin, un œuf brillant
Comme le soleil
radieux. Ignorant leur noblesse,
La veuve, de ces
œufs que l’oiseau bleu lui laisse,
Ramassa une
douzaine, et dans sa naïveté,
Proposa, au
marchand d’œufs, de les acheter.
Ce marchand, qui
était lui aussi une bonne âme,
Lui dit : « Ces
œufs que vous me vendez, madame,
Ne sont point
ordinaires ; c’est de l’or le plus pur.
Ne vous étonnez
pas, j’en suis tout à fait sûr,
Et ne puis vous
acheter, n’étant point riche,
Ces œufs que
vous croyez visiblement chiches. »
La veuve
remercia cet honnête marchand
En lui offrant deux
œufs fort gros, et en cachant
Les autres aux
curieux, et elle revint chez elle
Et chérit son
oiseau avec plus de zèle.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
samedi 27 décembre 2014
Conte: L'Oiseau bleu (Partie I)
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