vendredi 19 décembre 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXXIX)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXXIX)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Cette raison mit mon mari en colère.
« Cette action mérite une punition sévère,
Dit-il. Et pour ce que cet ignoble portefaix,
Stupide comme une bête, à votre joue a fait,
Je donnerai ordre au lieutenant de la police
De livrer ces brutes de porteurs au supplice
Et de les faire pendre dans les plus brefs délais. »
Ce n’était certainement pas ce que je voulais
Et, frémissant de cette sombre injustice,
Je dis à mon mari : « Seigneur, prenez notice
Que ce portefaix m’a blessée sans le vouloir.
Pour ce qu’un seul homme a fait, va-t-il falloir
Châtier des innocents ? Ô, je vous implore,
Au nom de Dieu et si vous m’aimez encore,
De ne rien en faire. » « Dites-moi donc sincèrement,
Reprit mon mari qui me regardait fièrement,
Ce que je dois penser de votre balafre. »
« Seigneur, repartis-je, un vendeur de balais cafre,
Monté sur son âne et venant derrière moi,
Contemplant à l’autre côté je ne sais quoi,
M’a fait tomber par terre par inadvertance. »
« Ces abrutis paieront pour leur insouciance,
Dit alors mon mari, et si cela vous plait,
Je ferai mourir tous les marchands de balais. »
« Au nom de Dieu, seigneur ! M’écriai-je. Je vous prie
De ne point céder à cette noire furie
Et de les épargner, car ils sont innocents. »
« Quoi, madame ? Dit-il. D’où vient alors ce sang
Que je vois sur votre si charmant visage ?
Mon cœur est empli de bien sombres présages,
Dites-moi, maintenant, toute la vérité. »
Et je répondis à mon mari irrité :
« Seigneur, vous devriez occire le vertige.
Depuis plusieurs jours, un étourdissement m’afflige,
Et je suis seulement tombée. Voilà le fait. »
« Je ne crois rien de ce que vous dites, en effet.
S’écria mon époux, qui perdit patience.
Tu me mens et je châtierai ton insolence,
Abjecte traîtresse qui mérite l’enfer. »
Je le suppliai, mais son cœur devint de fer.
Il frappa des mains, et trois esclaves entrèrent.
« Tirez hors du lit cette immonde vipère,
Leur commanda-t-il. Étendez-la maintenant
Au milieu de la chambre. » Les esclaves frissonnants
Exécutèrent son ordre. Comme une vile bête,
L’un me tint par les pieds et l’autre par la tête,
Et un troisième alla chercher, se dépêchant,
Un sabre mortel qu’il apporta sur-le-champ.
« Frappe, lui dit-il, cette traîtresse qui me dénigre !
Coupe-lui le corps en deux, et jette-le dans le Tigre,
Qu’il devienne la pâture des poissons errants !
C’est ainsi qu’on châtie, de nous-mêmes les tyrans,
Les personnes indignes de notre confiance
Et qui vous brisent le cœur avec assurance. »

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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