HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXXIX)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Cette raison mit
mon mari en colère.
« Cette
action mérite une punition sévère,
Dit-il. Et pour
ce que cet ignoble portefaix,
Stupide comme
une bête, à votre joue a fait,
Je donnerai
ordre au lieutenant de la police
De livrer ces
brutes de porteurs au supplice
Et de les faire
pendre dans les plus brefs délais. »
Ce n’était
certainement pas ce que je voulais
Et, frémissant
de cette sombre injustice,
Je dis à mon
mari : « Seigneur, prenez notice
Que ce portefaix
m’a blessée sans le vouloir.
Pour ce qu’un
seul homme a fait, va-t-il falloir
Châtier des
innocents ? Ô, je vous implore,
Au nom de Dieu
et si vous m’aimez encore,
De ne rien en
faire. » « Dites-moi donc sincèrement,
Reprit mon mari
qui me regardait fièrement,
Ce que je dois
penser de votre balafre. »
« Seigneur,
repartis-je, un vendeur de balais cafre,
Monté sur son
âne et venant derrière moi,
Contemplant à
l’autre côté je ne sais quoi,
M’a fait tomber
par terre par inadvertance. »
« Ces
abrutis paieront pour leur insouciance,
Dit alors mon
mari, et si cela vous plait,
Je ferai mourir
tous les marchands de balais. »
« Au nom de
Dieu, seigneur ! M’écriai-je. Je vous prie
De ne point
céder à cette noire furie
Et de les
épargner, car ils sont innocents. »
« Quoi,
madame ? Dit-il. D’où vient alors ce sang
Que je vois sur
votre si charmant visage ?
Mon cœur est
empli de bien sombres présages,
Dites-moi, maintenant,
toute la vérité. »
Et je répondis à
mon mari irrité :
« Seigneur,
vous devriez occire le vertige.
Depuis plusieurs
jours, un étourdissement m’afflige,
Et je suis
seulement tombée. Voilà le fait. »
« Je ne
crois rien de ce que vous dites, en effet.
S’écria mon
époux, qui perdit patience.
Tu me mens et je
châtierai ton insolence,
Abjecte
traîtresse qui mérite l’enfer. »
Je le suppliai,
mais son cœur devint de fer.
Il frappa des
mains, et trois esclaves entrèrent.
« Tirez
hors du lit cette immonde vipère,
Leur
commanda-t-il. Étendez-la maintenant
Au milieu de la
chambre. » Les esclaves frissonnants
Exécutèrent son
ordre. Comme une vile bête,
L’un me tint par
les pieds et l’autre par la tête,
Et un troisième
alla chercher, se dépêchant,
Un sabre mortel
qu’il apporta sur-le-champ.
« Frappe,
lui dit-il, cette traîtresse qui me dénigre !
Coupe-lui le
corps en deux, et jette-le dans le Tigre,
Qu’il devienne
la pâture des poissons errants !
C’est ainsi
qu’on châtie, de nous-mêmes les tyrans,
Les personnes
indignes de notre confiance
Et qui vous
brisent le cœur avec assurance. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
vendredi 19 décembre 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXXIX)
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