HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXXVIII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Quand je me
réveillai, le marchand prit la fuite
Et je vis la
vieille dame et les femmes de ma suite
Contemplant,
horrifiées, mon visage sanglant,
Qu’elles
cachèrent avec mon voile moulant
Afin que les
passants curieux qui accoururent
Ne s’aperçussent
point du tout de ma blessure
Et qu’ils
pensassent qu’un vertige m’avait pris.
La vieille dame,
qui me vit perdre l’esprit,
Extrêmement
troublée, me dit : « Ma bonne maîtresse,
Vous n’êtes ni
mauvaise ni sombre traîtresse,
Ce qui vous
arriva était ma seule erreur ;
Pardonnez-moi.
De ce marchand la noire fureur
Me frappa comme
vous. A lui je vous ai amenée
Car je le
connaissais depuis plusieurs années,
Il est de mon
pays, jamais je l’eusse cru
Capable d’un
geste à ce point incongrus
Qui répugnerait
aux bêtes les plus farouches.
Madame, nul mot
ne sortira de nos bouches
Sur cet
incident. Je vous soignerai si bien
Que de cette
balafre il ne restera rien
En peu de
jours ; votre mari lui-même
Qui est jaloux,
que vous aimez et qui vous aime,
Ne saura jamais
ce qui vous est arrivé. »
Le corps faible
comme s’il était de vie privé,
Je marchai avec
elles jusqu’à ma demeure.
Je criai dans ma
chambre : « Il faut que je meure ! »
Et tombai
évanouie une seconde fois.
Mais la vieille
dame me soigna et je revins à moi
Et me mis à mon
lit. Quand la nuit fut venue,
Mon mari, m’y trouvant
à l’accoutumée nue,
Vit avec
surprise mon chef enveloppé.
Il me demanda,
de me voir ainsi frappé,
Ce que j’avais.
La peur me rendit muette,
Et je bégayai
que j’avais un mal de tête,
En espérant
qu’il me croirait. Suspicieusement,
Il prit une bougie,
et vit qu’affreusement
J’étais blessée
à la joue. « D’où vous vient cette blessure ? »
M’interrogea-t-il.
« Sire, les rues ne sont point sûres,
Lui répondis-je.
Un porteur chargé de bois
Me blessa à la
joue sans me voir. Tant de fois,
Le pauvre s’excusa
de sa maladresse
En maudissant
devant moi sa mère pécheresse
Qui mit au monde
un abruti tel que lui,
Et je lui
pardonnai de s’être mal conduit. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
jeudi 18 décembre 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXXVIII)
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