mercredi 17 décembre 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXXVII)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXXVII)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Je suivis la vieille dame. Toutes les deux marchant,
Nous arrivâmes à la boutique du jeune marchand
Que rapidement, en effet, nous atteignîmes.
Le jeune marchand vendait des étoffes sublimes
Et était assez bien fait. Je lui demandai
Par le biais de la vieille dame qu’il entendait
De me montrer ses plus belles étoffes de soie.
Il alla en chercher aussitôt avec joie.
La vieille voulait que je lui parlasse de vive voix,
Mais je lui rappelai que le Seigneur nous voit
Et le serment que je fis à mon mariage
D’être fidèle et ne point être volage
Et de ne parler à nul homme qu’à mon mari.
Sans que je n’en comprisse la raison, elle sourit,
Et le marchand revint bientôt, l’air affable,
Me montrant mille étoffes riches et vénérables.
L’une d’elles m’ayant plus que les autres plu,
La vieille dame dit au marchand que je voulus
Savoir quel était son prix. Il dit à la vieille : 
« Comme cette dame, cette étoffe n’a point sa pareille,
Je ne veux point de son or, mais si elle consent
A me faire le présent d’un baiser innocent
A la joue, elle sera tout à l’heure à elle. »
J’ordonnai à la vieille, à ma colère rebelle,
De dire à ce jeune homme qu’il était bien hardi
D’oser dire à une dame mariée ce qu’il dit.
Mais elle me chuchota, cette vieille mégère :
« Madame, c’est là une chose bien légère ;
Vous ne lui parlerez point. Présentez-lui
Seulement votre joue. » Il allait faire nuit,
J’étais bien pressée, et j’avais tellement envie
D’avoir cette étoffe dont j’étais fort ravie,
Que je cédai follement au désir véhément
De ce jeune marchand. Comme on cache deux amants,
La vieille et mes femmes aux yeux nous cachèrent,
Et je me dévoilai. Erreur qui me fut chère !
Car le vil marchand, d’un geste fauve et puissant,
Au lieu de me baiser, me mordit jusqu’au sang,
Et la douleur et la surprise furent telles
Que cette morsure, à ma pudeur mortelle,
Me fit tomber, perdant soudain le sentiment,
En poussant un cri qui se perdit promptement.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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