mardi 16 décembre 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXXVI)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXXVI)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Depuis la mort rapide de mon pauvre mari,
Mon cœur de nul homme n’avait été épris,
Et je ne songeai point à me marier encore.
Je voulus voir cet homme beau comme l’aurore
Qu’on me dépeignit si bien, et le découvrir.
La jeune dame me vit doucement rougir,
Et elle en comprit que j’étais consentante.
Sans prolonger encore ma timide attente,
Elle frappa des mains ; le cabinet s’ouvrit,
Et le jeune homme qui, à l’en croire, me chérit,
Parut, majestueux et pétri de grâces,
Salua, et près de moi aussitôt prit place.
Il était si beau que je me félicitais
De l’avoir pour amant, et mon cœur méditait
Sur notre union qui me semblait déjà heureuse.
L’entretien que nous eûmes m’en rendit amoureuse,
Car l’esprit de ce jeune homme qui émut mon cœur
Etait plus subtil que le décrivait sa sœur.
Elle, contente de voir notre intelligence,
Frappa encore des mains. Avec diligence,
Un cadi entra et dressa notre contrat
De mariage, qu’avant de venir il prépara.
Il le signa et le fit signer par quatre hommes,
Témoins qui étaient dans la même pièce que nous sommes
Et qui étaient venus à cette fin avec lui.
Mon nouveau mari me dit : « Madame, je suis
Honoré d’être votre époux. La seule chose
Que j’exige de vous, est que vos regards ne se posent
Jamais sur un autre homme que moi, fût-ce de loin,
Et qu’à un autre homme vous ne parliez point. »
J’en fis le serment, et fus plus contente encore
De la jalousie de ce mari qui m’adore.
Un mois après notre mariage, ayant besoin
De quelque étoffe, je priai mon conjoint
De souffrir que j’allasse faire cette emplette.
Il me l’accorda, et après ma toilette,
Je pris la vieille dame dont je vous avais parlé
Et deux de mes esclaves. « Nul ne peut vous ourler
Me dit la vieille dame, ou vous vendre une étoffe de soie
Plus belle qu’un jeune tisserand que je sais. Avec joie,
Je vous conduirai à lui, au lieu de courir
De boutique en boutique ainsi et en souffrir
En cherchant dans les rues de cette capitale
Qui, devant nous, pareilles à un désert, s’étalent. »

[A SUIVRE]



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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