lundi 15 décembre 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXXV)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXXV)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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« Quand la dame me quitta je choisis, consciencieuse,
De mes mille robes la plus somptueuse,
Avec un collier de grosses perles et des bracelets,
Des pendants d’oreille dont l’or étincelait
Et des bagues de diamants qui étaient pesantes.
J’étais, dans cette tenue, toute reluisante,
Mais j’avais je ne sais quel noir pressentiment.
La nuit commençait à s’obscurcir lentement
Quand la vieille dame vint me revoir, joyeuse.
Contemplant mes bijoux et ma robe soyeuse,
Elle me baisa la main et me dit d’un air doux :
« Toute l’assemblée est là, on n’attend que vous ;
Les parentes de mon gendre et leurs convives
S’impatientent déjà. Que votre grâce me suive,
Et je vous conduirai chez elles sans tarder. »
Nous partîmes aussitôt. J’aimais à regarder
Les esclaves qui nous suivaient, indolentes ;
La famille du mari doit être opulente,
Pensai-je en ce moment, avec un cœur content
Pour cette veuve malheureuse. Nous ne mîmes point longtemps
A atteindre une rue bien propre et balayée
Où nous attendaient des femmes fort bien habillées
Qui nous parfumèrent et sa saluèrent courtoisement.
Je lus cette inscription qui brillait radieusement,
Gravée sur la porte, hospitalière et belle :
« De la joie c’est ici la demeure éternelle. »
La vieille dame frappa ; on lui ouvrit bientôt,
Au fond de la cour on m’emmena aussitôt,
Et je vis, dans une grande salle magnifique,
Une belle jeune dame qui, d’une voix douce comme la musique,
M’accueillit, sur les joues m’embrassant tendrement.
Sur un trône de bois sombre, rehaussé de diamants,
Elle me fit asseoir et me dit, d’une manière douce :
« Madame, vous êtes venue assister à des noces,
Mais j’espère qu’en ces lieux charmants où vous venez
Elles ne seront point celles que vous imaginez.
J’ai un frère, qui est le mieux fait de tous les hommes,
Et dont le visage est aussi blanc que son âme,
Il est si charmé de l’ineffable portrait
De votre bonté et de vos divins attraits,
Qu’il souhaite pour épouse ardemment vous prendre.
Ma démarche, il est vrai, à de quoi vous surprendre,
Mais j’espère que vous aurez pitié de lui,
Et qu’en cette demeure où le sort vous conduit
Vous daignerez, madame, exaucer mes prières
Et celles que vous adresse en mon nom mon frère. »

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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