dimanche 14 décembre 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXXIV)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXXIV)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
[NB: Nous ne pouvons afficher tous les liens pour des problèmes en rapport avec les gadgets et la mise en page du blog. Mais vous pouvez chercher manuellement les autres poèmes, ou visiter notre page Facebook. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée]

La dame était vieille et avait l’air miséreux.
Elle baisa la terre à mes pieds ; d’un ton affreux
Elle me dit, en restant sombrement prosternée :
« Ma bonne dame, le fardeau des pesantes années,
Me fait souffrir, et je m’excuse de venir
Ici, en vous priant de ne point me bannir
De votre demeure, et d’écouter ma prière.
Je suis veuve, et moi et ma fille sommes étrangères,
Avec l’aide de Dieu, elle se marie aujourd’hui,
Mais nous ne connaissons personne, et l’ennui
Est que la famille du mari est nombreuse.
Si vous venez avec nous, nous serions heureuses
De lui montrer que nous avons quelque crédit.
C’est pourquoi je vous prie, bien que ce soit hardi,
D’honorer ces noces de votre présence
Car la pauvreté est déjà une offense
Et c’en sera une autre aussi d’être inconnu.
Je m’adresse à vous car le bruit nous est venu
Que, bien que vous soyez fort riche et fort noble,
Aux pauvres comme nous vous êtes charitable.
Mais si vous refusez, hélas ! Quel déshonneur
Pour moi et ma fille, comme sa mère en pleurs ! »
Ce discours me toucha et émut mon âme,
Et je dis à la veuve : « Levez-vous, madame,
Ne vous affligez point ; je vais vous accorder
Ce que vous êtes venue ici me demander.
Dites-moi où il faut que je vous accompagne,
Et je viendrai, fût-ce au-delà des montagnes
Et au-delà des mers aux insondables flots. »
La dame me répondit par de nouveaux sanglots :
« Ma charitable dame, que Dieu vous bénisse
Et vous comble de ses bienfaits, pour ce service
Que vous avez daigné rendre à ma fille et moi !
Je ne vais pas longtemps rester sous votre toit,
Et pour vous épargner la peine inutile
De chercher la demeure dans toute la ville,
Je viendrai moi-même vous y emmener ce soir.
Adieu, madame, jusqu’à l’honneur de vous revoir,
Ma reconnaissance et celle de ma fille, si chère,
Vous sont éternelles, et dans mes prières
Je dirai votre nom à notre créateur
Pour qu’il vous bénisse, comme tous les pieux bienfaiteurs. »

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: