HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXXIV)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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La dame était
vieille et avait l’air miséreux.
Elle baisa la
terre à mes pieds ; d’un ton affreux
Elle me dit, en
restant sombrement prosternée :
« Ma bonne
dame, le fardeau des pesantes années,
Me fait souffrir,
et je m’excuse de venir
Ici, en vous
priant de ne point me bannir
De votre
demeure, et d’écouter ma prière.
Je suis veuve,
et moi et ma fille sommes étrangères,
Avec l’aide de
Dieu, elle se marie aujourd’hui,
Mais nous ne
connaissons personne, et l’ennui
Est que la
famille du mari est nombreuse.
Si vous venez
avec nous, nous serions heureuses
De lui montrer
que nous avons quelque crédit.
C’est pourquoi
je vous prie, bien que ce soit hardi,
D’honorer ces
noces de votre présence
Car la pauvreté
est déjà une offense
Et c’en sera une
autre aussi d’être inconnu.
Je m’adresse à
vous car le bruit nous est venu
Que, bien que
vous soyez fort riche et fort noble,
Aux pauvres
comme nous vous êtes charitable.
Mais si vous
refusez, hélas ! Quel déshonneur
Pour moi et ma
fille, comme sa mère en pleurs ! »
Ce discours me
toucha et émut mon âme,
Et je dis à la
veuve : « Levez-vous, madame,
Ne vous affligez
point ; je vais vous accorder
Ce que vous êtes
venue ici me demander.
Dites-moi où il
faut que je vous accompagne,
Et je viendrai,
fût-ce au-delà des montagnes
Et au-delà des
mers aux insondables flots. »
La dame me
répondit par de nouveaux sanglots :
« Ma
charitable dame, que Dieu vous bénisse
Et vous comble
de ses bienfaits, pour ce service
Que vous avez
daigné rendre à ma fille et moi !
Je ne vais pas
longtemps rester sous votre toit,
Et pour vous
épargner la peine inutile
De chercher la
demeure dans toute la ville,
Je viendrai
moi-même vous y emmener ce soir.
Adieu, madame,
jusqu’à l’honneur de vous revoir,
Ma reconnaissance
et celle de ma fille, si chère,
Vous sont
éternelles, et dans mes prières
Je dirai votre
nom à notre créateur
Pour qu’il vous
bénisse, comme tous les pieux bienfaiteurs. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
dimanche 14 décembre 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXXIV)
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