mercredi 1 octobre 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXIX)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXIX)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Le jeune homme dit : « Le roi de cette ville prospère
Aujourd’hui désolée, fut jadis mon père.
Lui et tous ses sujets, et ma mère comme eux,
Avaient un géant du nom de Nardoun pour dieu,
Adoraient les flammes, étaient sorciers et mages.
J’eus pour prétendante une femme pieuse et sage
Qui cachait sa foi, et qui m’apprit l’Alcoran
Qu’elle récitait par cœur, secrètement n’adorant
Que le seul et le vrai dieu. Penchée sur ma tête,
Elle me dépeignait Mahomet, son prophète,
Le Jugement dernier, le paradis et l’enfer,
Et elle me libéra peu à peu des noirs fers
Qui enchaînaient ce peuple à son idolâtrie.
Elle me disait : « Tous ces vains dieux que ces hommes prient
Et qui, pour leur plaire, leur font couler le sang,
Ne les écoutent point et sont comme eux impuissants.
Contemple-les : ils sont faits de marbre et de pierre ;
Seul Allah fait reluire du jour la lumière
Et pour qu’ils se reposent leur apporte la nuit.
Nardoun, le faux dieu, de son chemin les séduit,
Et s’ils persistent dans leur erreur profonde,
Ils seront châtiés par le maître du monde
Sur cette terre éphémère comme dans l’au-delà. »
C’est elle qui prédit, la première, ce jour-là
Qui, quand il vint, empli de sinistres nuages,
Fit résonner, dans cette ville, un grand orage.
Nous entendîmes tous une puissante voix
Qui dit dans les ténèbres : « Habitants, Dieu vous voit,
Et vos faux dieux provoquent sa grande colère.
Reniez-les maintenant et cessez de lui déplaire
Ou vous allez bientôt connaître son courroux
Qui, comme les foudres du ciel, tombera sur vous. »
Maints blasphémèrent et maints autres prirent la fuite,
La même voix se fit ouïr trois années de suite,
Mais ils croyaient –les sombres ignorants– que leurs dieux
A la place d’Allah étaient contre eux furieux
Et redoublèrent pour eux leurs ferveurs coupables.
Ma bonne gouvernante mourut inconsolable
En priant Dieu de leur pardonner leurs erreurs,
Mais rien ne les guérit de leur sombre fureur
Et Dieu les châtia en les transformant en pierres.
Ce sort frappa tous les habitants et mon père
Après avoir pendant de longues années régné,
Et je fus le seul homme à en être épargné.

[A SUIVRE]



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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