HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXIX)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Le
jeune homme dit : « Le roi de cette ville prospère
Aujourd’hui
désolée, fut jadis mon père.
Lui
et tous ses sujets, et ma mère comme eux,
Avaient
un géant du nom de Nardoun pour dieu,
Adoraient
les flammes, étaient sorciers et mages.
J’eus
pour prétendante une femme pieuse et sage
Qui
cachait sa foi, et qui m’apprit l’Alcoran
Qu’elle
récitait par cœur, secrètement n’adorant
Que
le seul et le vrai dieu. Penchée sur ma tête,
Elle
me dépeignait Mahomet, son prophète,
Le
Jugement dernier, le paradis et l’enfer,
Et
elle me libéra peu à peu des noirs fers
Qui
enchaînaient ce peuple à son idolâtrie.
Elle
me disait : « Tous ces vains dieux que ces hommes prient
Et
qui, pour leur plaire, leur font couler le sang,
Ne
les écoutent point et sont comme eux impuissants.
Contemple-les :
ils sont faits de marbre et de pierre ;
Seul
Allah fait reluire du jour la lumière
Et
pour qu’ils se reposent leur apporte la nuit.
Nardoun,
le faux dieu, de son chemin les séduit,
Et
s’ils persistent dans leur erreur profonde,
Ils
seront châtiés par le maître du monde
Sur
cette terre éphémère comme dans l’au-delà. »
C’est
elle qui prédit, la première, ce jour-là
Qui,
quand il vint, empli de sinistres nuages,
Fit
résonner, dans cette ville, un grand orage.
Nous
entendîmes tous une puissante voix
Qui
dit dans les ténèbres : « Habitants, Dieu vous voit,
Et
vos faux dieux provoquent sa grande colère.
Reniez-les
maintenant et cessez de lui déplaire
Ou
vous allez bientôt connaître son courroux
Qui,
comme les foudres du ciel, tombera sur vous. »
Maints
blasphémèrent et maints autres prirent la fuite,
La
même voix se fit ouïr trois années de suite,
Mais
ils croyaient –les sombres ignorants– que leurs dieux
A
la place d’Allah étaient contre eux furieux
Et
redoublèrent pour eux leurs ferveurs coupables.
Ma
bonne gouvernante mourut inconsolable
En
priant Dieu de leur pardonner leurs erreurs,
Mais
rien ne les guérit de leur sombre fureur
Et
Dieu les châtia en les transformant en pierres.
Ce
sort frappa tous les habitants et mon père
Après
avoir pendant de longues années régné,
Et
je fus le seul homme à en être épargné.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 1 octobre 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXIX)
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