mercredi 1 octobre 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXVIII)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXVIII)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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A minuit, j’entendis une voix mélodieuse
Réciter l’Alcoran d’une manière merveilleuse.
Ravie de cette voix qui toutefois m’étonnait,
Je pris un flambeau, et jusqu’à un cabinet
En la suivant je m’en allai de salle en salle,
Guidée par cette voix douce et cette lumière pâle.
Quand je m’arrêtai et je posai mon flambeau,
De la fente de la porte un jeune homme fort beau
A côté d’une bougie, dans les ténèbres noires,
S’offrit à ma vue, et un petit oratoire,
Je vis également un tapis étendu,
Des chandeliers et de gros cierges suspendus.
Je trouvai tout ceci serein et agréable
Et me demandai par quel mystère insondable
Ce jeune homme n’était point pétrifié aussi
Et pourquoi en ces lieux il se cachait ainsi.
Comme la porte était déjà entrouverte,
Je la passai et je l’ouvris. « Seigneur, certes,
Dis-je au jeune homme, vous vous étonnez de me voir.
Mais je loue le Seigneur dont l’immense pouvoir
M’a conduite jusqu’à vous, et mon cœur espère
Que vous m’écouterez et exaucerez mes prières. »
Le jeune homme leva vers moi ses yeux éblouis
Et les détourna de l’Alcoran devant lui
En me disant : « Je vous prie, ma bonne dame,
De me dire comment votre grâce se nomme
Et ce que vous faites dans ce château désert
Dans lequel nulle âme ne vit et où l’œil se perd.
De vous dire qui je suis je vous fais la promesse,
Ce qui dans cette ville désolée se passe
Et quel est le sort qui frappe ses habitants.
Je vous dirai aussi pourquoi, en même temps,
Je suis le seul que ne touche point ce sort funeste. »
A dire au jeune homme qui je suis je fus preste
Et comment, après une heureuse navigation,
J’arrivai en ces lieux de désolation,
Frappée de toute cette solitude ténébreuse.
Le jeune homme, d’une manière fort gracieuse,
Ferma le Livre, et dans un étui précieux
Le mit. Il resta un long moment silencieux
Et j’avais pour lui les penchants les plus tendres,
Puis, ne voulant point me faire encore attendre,
Auprès de lui il me fit doucement asseoir
Pour me dire son récit dans le silence du soir.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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