mercredi 1 octobre 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXVII)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXVII)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Je traversai une cour peuplée et immense
Et où régnait le même éternel silence.
Les uns semblaient aller et les autres venir,
Mais tous étaient pareils à de sombres souvenirs,
Immobiles et figés, pétrifiés sur place,
Dardant on ne sait où leurs regards de glace.
Je passai dans une deuxième et troisième cour,
Pareilles à la première, dont les rayons du jour
Ne rendaient pas moins noire l’affreuse solitude,
Et où tous gardaient leurs mêmes habitudes.
Je vis un bâtiment magnifique et pensif
Aux fenêtres fermées d’un treillis d’or massif
Qui me sembla être l’appartement de la reine.
J’y entrai et trouvai, dans une salle sereine,
Plusieurs eunuques noirs en pierres transformés.
Dans une grande chambre je vis, les yeux charmés,
La reine qui avait une couronne sur la tête,
D’un collier de perles grosses comme des noisettes
Elle était parée. Elles luisaient comme des flambeaux
Et jamais je n’avais vu rien d’aussi beau.
J’admirai la richesse de cette chambre royale
En plaignant le sort de cette reine pâle,
Et je passai dans mille autres grands appartements
Qui me conduisirent, en errant promptement,
A la salle du trône, œuvre lumineuse,
Enrichie d’émeraudes pesantes et radieuses.
Sur le trône il y avait un gros diamant luisant
Et je ne pus soutenir son éclat épuisant
Bien qu’il fût jour encore. Découverte étonnante,
J’aperçus aussi, dans cette salle rayonnante,
Des flambeaux allumés qui semblaient la rajeunir
Et qui ne pouvaient d’eux-mêmes s’entretenir,
Ce qui me ramena soudain l’espérance
De voir une âme vivante pendant mon errance
Que je continuai, contemplant ce palais
Et éblouie par tous les lieux où mon pas allait
Au point d’oublier, dans mon égarement extrême,
Mon vaisseau et mes sœurs, et m’oublier moi-même.
Cependant comme la nuit ténébreuse s’approchait
Et que, sans que je susse où j’allais, je marchais,
Je m’égarai dans des appartements sombres
Et rebroussai chemin afin de fuir l’ombre
Et de revenir à la salle du trône, y passer
Cette nuit-là, les pieds par la marche lassés.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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