HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXVII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Je
traversai une cour peuplée et immense
Et
où régnait le même éternel silence.
Les
uns semblaient aller et les autres venir,
Mais
tous étaient pareils à de sombres souvenirs,
Immobiles
et figés, pétrifiés sur place,
Dardant
on ne sait où leurs regards de glace.
Je
passai dans une deuxième et troisième cour,
Pareilles
à la première, dont les rayons du jour
Ne
rendaient pas moins noire l’affreuse solitude,
Et
où tous gardaient leurs mêmes habitudes.
Je
vis un bâtiment magnifique et pensif
Aux
fenêtres fermées d’un treillis d’or massif
Qui
me sembla être l’appartement de la reine.
J’y
entrai et trouvai, dans une salle sereine,
Plusieurs
eunuques noirs en pierres transformés.
Dans
une grande chambre je vis, les yeux charmés,
La
reine qui avait une couronne sur la tête,
D’un
collier de perles grosses comme des noisettes
Elle
était parée. Elles luisaient comme des flambeaux
Et
jamais je n’avais vu rien d’aussi beau.
J’admirai
la richesse de cette chambre royale
En
plaignant le sort de cette reine pâle,
Et
je passai dans mille autres grands appartements
Qui
me conduisirent, en errant promptement,
A
la salle du trône, œuvre lumineuse,
Enrichie
d’émeraudes pesantes et radieuses.
Sur
le trône il y avait un gros diamant luisant
Et
je ne pus soutenir son éclat épuisant
Bien
qu’il fût jour encore. Découverte étonnante,
J’aperçus
aussi, dans cette salle rayonnante,
Des
flambeaux allumés qui semblaient la rajeunir
Et
qui ne pouvaient d’eux-mêmes s’entretenir,
Ce
qui me ramena soudain l’espérance
De
voir une âme vivante pendant mon errance
Que
je continuai, contemplant ce palais
Et
éblouie par tous les lieux où mon pas allait
Au
point d’oublier, dans mon égarement extrême,
Mon
vaisseau et mes sœurs, et m’oublier moi-même.
Cependant
comme la nuit ténébreuse s’approchait
Et
que, sans que je susse où j’allais, je marchais,
Je
m’égarai dans des appartements sombres
Et
rebroussai chemin afin de fuir l’ombre
Et
de revenir à la salle du trône, y passer
Cette
nuit-là, les pieds par la marche lassés.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 1 octobre 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXVII)
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