mercredi 1 octobre 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXVI)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXVI)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Je débarquai seule, sans attendre que mes sœurs
Fatiguées, de venir avec moi eurent le cœur.
Dans la ville je vis une garde nombreuse
De gens assis, et d’autres à la mine affreuse
Qui étaient tous debout, un bâton à la main.
Ils étaient si hideux qu’à rebrousser chemin
Je songeai, effrayée de leurs allures étranges,
Mais, en m’approchant d’eux, je vis qu’ils étaient de fange,
Et ma frayeur céda place à l’étonnement.
J’essayai de parler à ces statues vainement,
Elles semblaient sans vie et étaient immobiles
Et m’expliquaient le grand silence de cette ville
Où je regrettais de venir d’aussi loin.
Même leurs yeux terreux ne remuaient point
Et elles étaient dans mille postures différentes.
En contemplant vaguement leurs figures effarantes,
Je passai ensuite au quartier des marchands,
Tout aussi silencieux, et des yeux recherchant
Un signe de vie dans cette grande solitude.
Les marchands pétrifiés gardaient leurs habitudes
Mais ils gardaient aussi un silence d’airain
Qui planait sur cette ville comme un fantôme souverain,
Et la plupart de leurs boutiques étaient fermées.
 Dans celles qui étaient ouvertes, alarmée,
Je vis que les patrons étaient sans mouvement,
Je ne vis point, dans toute la ville, un toit fumant,
Et j’en compris que les maisons étaient désertes,
Et, bien que beaucoup de leurs portes fussent ouvertes,
Je ne me hasardai nullement à y entrer.
En continuant de la sorte à errer,
J’arrivai à une vaste et belle place,
Et de marcher ainsi étant un peu lasse,
Je m’arrêtai, fort loin de mes sœurs et du port,
Devant une porte couverte de plaques d’or
Aux deux battants ouverts ; cette construction altière
Me semblait le palais d’un roi. Une portière
D’étoffe de soie était debout, et l’on voyait
Une lampe sur elle dont la lumière chatoyait.
Espérant toujours voir une créature vivante,
Je fus une nouvelle fois emplie d’épouvante
En ne trouvant, devant moi, que quelques portiers,
Comme des ornements semés dans le sentier,
Quelques-uns debout, les autres faisant la sieste,
Touchés sans doute par le même sort funeste
Qui affectait de cette ville les habitants
Et les rendait muets et sourds et inquiétants.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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