mercredi 1 octobre 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXV)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXV)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Après quelques mois sans désaccords, mes deux sœurs
Vinrent ensemble me dire, d’une voix pleine de douceur,
Qu’elles ne voulaient point me peser encore
Et qu’avec deux hommes bien faits et qu’elles adorent
Elles avaient le dessein de se remarier.
De demeurer avec moi j’eus beau les prier
En leur disant que mon bien suffisait sans doute
A nous entretenir comme il fallait toutes,
Et en leur rappelant leur infortune et leurs pleurs.
Elles me répondirent qu’elles ne couraient nul malheur
Et me dirent : « Nos maris sont des honnêtes hommes
Et tout aussi nobles, chère sœur, que nous sommes.
Ne vous inquiétez point, et laissez-nous partir. »
Elles s’obstinèrent et je ne pus les ralentir,
Et furent séduites par de nouvelles ruses.
Après un mois, en me présentant leurs excuses,
Elles revinrent encore, le visage vermeil,
Et me dirent : « De ne point avoir ouï vos conseils
Nous sommes affligées. Vous êtes notre cadette ; l’âge
De la jeunesse est un conseiller bien volage,
Prenez-nous comme esclaves, si vous voulez de nous,
Et souffrez que nous vous implorions à genoux
De ne point nous haïr pour notre grande faute. »
« Mes sœurs, leur répondis-je, gardez la tête bien haute,
Comme il sied à des dames nobles telles que vous,
Car vous jouirez toujours du même repos doux
Dont vous avez déjà joui, et vous m’êtes
Toutes les deux chères. » Elles embrassèrent ma tête
Et j’embrassai les leurs aussi, bien tendrement.
Nous demeurâmes ensemble chez nous amoureusement,
Sans que nulle tristesse ne vînt nous rendre sombres.
Lasse de l’oisiveté sereine et de l’ombre
Et voyant que Dieu bénissait notre argent,
Je projetai soudain de braver les flots changeants
Et de faire un voyage et un peu de commerce.
Pour me protéger des hasards et des averses,
J’achetai, avec mes deux sœurs, un vaisseau puissant
A Balsora, et j’y mis le fardeau pesant
Des marchandises qu’à Bagdad nous achetâmes.
Inexpérimentées mais emplies de flamme,
Nous fîmes venir aussi un capitaine adroit.
Le vent était doux et nous partîmes sans effroi,
Nous sortîmes bientôt du golfe persique
Et prîmes le chemin des Indes antiques
Et, après trente jours d’heureuse navigation,
Nous vîmes une grande ville avec satisfaction
Au pied d’une montagne, et sans plus attendre,
A son port paisible nous jetâmes l’ancre.

[A SUIVRE]



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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