HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXV)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Après
quelques mois sans désaccords, mes deux sœurs
Vinrent
ensemble me dire, d’une voix pleine de douceur,
Qu’elles
ne voulaient point me peser encore
Et
qu’avec deux hommes bien faits et qu’elles adorent
Elles
avaient le dessein de se remarier.
De
demeurer avec moi j’eus beau les prier
En
leur disant que mon bien suffisait sans doute
A
nous entretenir comme il fallait toutes,
Et
en leur rappelant leur infortune et leurs pleurs.
Elles
me répondirent qu’elles ne couraient nul malheur
Et
me dirent : « Nos maris sont des honnêtes hommes
Et
tout aussi nobles, chère sœur, que nous sommes.
Ne
vous inquiétez point, et laissez-nous partir. »
Elles
s’obstinèrent et je ne pus les ralentir,
Et
furent séduites par de nouvelles ruses.
Après
un mois, en me présentant leurs excuses,
Elles
revinrent encore, le visage vermeil,
Et
me dirent : « De ne point avoir ouï vos conseils
Nous
sommes affligées. Vous êtes notre cadette ; l’âge
De
la jeunesse est un conseiller bien volage,
Prenez-nous
comme esclaves, si vous voulez de nous,
Et
souffrez que nous vous implorions à genoux
De
ne point nous haïr pour notre grande faute. »
« Mes
sœurs, leur répondis-je, gardez la tête bien haute,
Comme
il sied à des dames nobles telles que vous,
Car
vous jouirez toujours du même repos doux
Dont
vous avez déjà joui, et vous m’êtes
Toutes
les deux chères. » Elles embrassèrent ma tête
Et
j’embrassai les leurs aussi, bien tendrement.
Nous
demeurâmes ensemble chez nous amoureusement,
Sans
que nulle tristesse ne vînt nous rendre sombres.
Lasse
de l’oisiveté sereine et de l’ombre
Et
voyant que Dieu bénissait notre argent,
Je
projetai soudain de braver les flots changeants
Et
de faire un voyage et un peu de commerce.
Pour
me protéger des hasards et des averses,
J’achetai,
avec mes deux sœurs, un vaisseau puissant
A
Balsora, et j’y mis le fardeau pesant
Des
marchandises qu’à Bagdad nous achetâmes.
Inexpérimentées
mais emplies de flamme,
Nous
fîmes venir aussi un capitaine adroit.
Le
vent était doux et nous partîmes sans effroi,
Nous
sortîmes bientôt du golfe persique
Et
prîmes le chemin des Indes antiques
Et,
après trente jours d’heureuse navigation,
Nous
vîmes une grande ville avec satisfaction
Au
pied d’une montagne, et sans plus attendre,
A
son port paisible nous jetâmes l’ancre.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 1 octobre 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXV)
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