mercredi 1 octobre 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXIV)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXIV)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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La belle Zobéide dit : « Commandeur des croyants,
Notre histoire n’a point de pareille, et en l’oyant
Vous la trouverez sans doute extraordinaire.
Moi et les deux chiennes noires qui vous étonnèrent
Nous sommes, seigneur, sœurs nées des mêmes parents.
Sachez aussi, même si cela vous surprend,
Que les deux autres dames qui avec moi demeurent
Sont, elles, mes demi-sœurs, et sachez encore
Que je suis Zobéide, Amine est celle au sein
Couvert de cicatrices, telles un sombre dessein.
Quant à mon autre sœur, c’est Safie qu’elle se nomme.
A la mort de notre père, qui fut un digne homme,
Ses biens furent partagés entre nous également.
Safie et Amine s’en allèrent promptement
Vivre avec leur mère ; quant à mes deux sœurs aînées,
Elles demeurèrent avec moi quelques années
Puis se marièrent toutes deux et suivirent leurs maris.
Celui de la première, qui avait peu d’esprit,
Enclin à la débauche et à la bonne chère,
La réduisit bientôt à une affreuse misère,
Puis la répudia et la chassa du logis.
Elle revint d’Afrique, brisée, le cœur rougi
Par la noire trahison de ce misérable,
Fatiguée et dans un état si déplorable
Qu’elle eût apitoyé les hommes les plus durs.
Elle m’apprit la conduite de son mari impur,
Son indigne traitement et sa sombre traitrise
Alors qu’elle était de lui follement éprise.
Je pleurai avec elle, touchée de son malheur,
Et lui dis ensuite : « Ma chère, essuyez vos pleurs,
Vous êtes mon aînée, je vous considère
Et je vois en vous et ma sœur et ma mère.
Pendant votre absence, j’ai employé ma part
A élever des vers de soie. Grâce à ce noble art,
Dieu bénit le bien qui me tomba en partage,
Et à en jouir avec moi je vous encourage,
Car, sœur, tout ce qui est à moi vous appartient. »
Nous vécûmes toutes deux, sans être privées de rien,
Pendant plusieurs mois, et nous restâmes sans nouvelles
De notre troisième sœur, en songeant à elle.
Elle vint dans un état plus digne de pitié
Que mon aînée. Avec la même amitié
Je la reçus, de son infortune touchée,
Et pour essuyer ses pleurs sur elle penchée. 

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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