HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LXIV)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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La
belle Zobéide dit : « Commandeur des croyants,
Notre
histoire n’a point de pareille, et en l’oyant
Vous
la trouverez sans doute extraordinaire.
Moi
et les deux chiennes noires qui vous étonnèrent
Nous
sommes, seigneur, sœurs nées des mêmes parents.
Sachez
aussi, même si cela vous surprend,
Que
les deux autres dames qui avec moi demeurent
Sont,
elles, mes demi-sœurs, et sachez encore
Que
je suis Zobéide, Amine est celle au sein
Couvert
de cicatrices, telles un sombre dessein.
Quant
à mon autre sœur, c’est Safie qu’elle se nomme.
A
la mort de notre père, qui fut un digne homme,
Ses
biens furent partagés entre nous également.
Safie
et Amine s’en allèrent promptement
Vivre
avec leur mère ; quant à mes deux sœurs aînées,
Elles
demeurèrent avec moi quelques années
Puis
se marièrent toutes deux et suivirent leurs maris.
Celui
de la première, qui avait peu d’esprit,
Enclin
à la débauche et à la bonne chère,
La
réduisit bientôt à une affreuse misère,
Puis
la répudia et la chassa du logis.
Elle
revint d’Afrique, brisée, le cœur rougi
Par
la noire trahison de ce misérable,
Fatiguée
et dans un état si déplorable
Qu’elle
eût apitoyé les hommes les plus durs.
Elle
m’apprit la conduite de son mari impur,
Son
indigne traitement et sa sombre traitrise
Alors
qu’elle était de lui follement éprise.
Je
pleurai avec elle, touchée de son malheur,
Et
lui dis ensuite : « Ma chère, essuyez vos pleurs,
Vous
êtes mon aînée, je vous considère
Et
je vois en vous et ma sœur et ma mère.
Pendant
votre absence, j’ai employé ma part
A
élever des vers de soie. Grâce à ce noble art,
Dieu
bénit le bien qui me tomba en partage,
Et
à en jouir avec moi je vous encourage,
Car,
sœur, tout ce qui est à moi vous appartient. »
Nous
vécûmes toutes deux, sans être privées de rien,
Pendant
plusieurs mois, et nous restâmes sans nouvelles
De
notre troisième sœur, en songeant à elle.
Elle
vint dans un état plus digne de pitié
Que
mon aînée. Avec la même amitié
Je
la reçus, de son infortune touchée,
Et
pour essuyer ses pleurs sur elle penchée.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 1 octobre 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LXIV)
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