HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LVI)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Je
dis à ces dames qu’elles étaient toutes belles
Et
également à mes yeux spirituelles,
Et
que par conséquent je ne pouvais choisir
Car
elles m’inspiraient toutes un amoureux désir
Et
par leur noblesse une profonde révérence.
Celle
qui me parlait me fit une révérence
Et
me dit : « Nous sommes sûres de votre honnêteté,
Mais
je vous conjure de ne point être arrêté
Par
la crainte où je vous vois de nous déplaire.
Celle
que vous choisirez, seigneur, ne va point faire
–
Même si nous prétendons toutes à ce doux honneur –
De
jalouses, et nulle n’enviera son bonheur.
Choisissez
librement et avec assurance. »
Il
me fallut céder enfin à ces instances ;
A
celle qui me parlait je présentai la main,
Et
elle me présenta la sienne. Avec entrain,
Les
autres dames tous deux nous conduisirent
A
un appartement qu’elles-mêmes nous choisirent
Et
qui était digne d’une reine et d’un roi.
On
nous laissa seuls dans ce magnifique endroit.
Le
lendemain, les autres dames nous réveillèrent,
Me
conduisirent au bain, ensuite m’habillèrent
D’un
magnifique habit plus riche que le premier.
Les
dames ne manquèrent point de me prier,
A
la fin de cette journée agréable,
Avec
douceur, comme leur maître vénérable,
De
choisir parmi elles celle qui me plairait.
Pour
ne vous ennuyer point, je vous dirai
Que
je passai, mesdames, une année entière
Emplie
de volupté, de cette douce manière.
Quand
l’année fut finie, au lieu de revenir
Comme
à l’ordinaire m’aimer et me bénir,
Les
dames entrèrent, tristes et éplorées,
Dans
mon appartement, et me dirent, navrées :
« Adieu,
ô cher prince ! Adieu éternellement,
Il
nous vous faut quitter. » Avec attendrissement
Je
leur demandai d’où viennent ces noires larmes,
Pourquoi
ces adieux et ces soudaines alarmes.
« Ô,
seigneur ! Me dirent-elles, plusieurs hôtes, avant vous,
Sont
venus ici. Mais nul n’était aussi doux,
Aussi
noble, et aussi bien fait que vous l’êtes.
A
vous quitter, sire, nous ne sommes point prêtes,
Et
nous ignorons de quelle manière nous pourrons
Vivre
désormais sans vous et vous oublierons,
Car
vous nous êtes cher comme le sont nos âmes
Et
nous avons toutes pour vous la même flamme. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 20 août 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LVI)
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