vendredi 15 août 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LIII)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LIII)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Essayant toujours de modérer ma furie,
L’homme qui me parla me dit : « Seigneur, je vous prie
De méditer encore une fois votre dessein.
Vous me semblez noble et surtout vous êtes sain ;
Il ne me réjouit point du tout de vous prendre
Votre seul œil droit, et je vous supplie d’entendre
Raison ; restez parmi nous comme vous le voulez
Et nous ne vous dirons point de vous en aller,
Mais ne cherchez pas à sonder davantage
Un secret que vous dites pour garder être sage. » 
Malgré ce bienveillant et sombre avertissement
Que le jeune homme me fit en me souriant doucement,
Je m’entêtai et je restai inébranlable,
Et les dix seigneurs, le voyant, quittèrent la table
Et prirent un mouton qu’ils égorgèrent aussitôt.
Ils me présentèrent ensuite le couteau
Et la peau du mouton, et ils me déclarèrent :
« Prenez ce couteau et gardez-le bien, frère,
Car nous vous dirons à quoi il va vous servir.
Enveloppez-vous de cette peau, pour vous ravir
Attendez qu’un oiseau immense vous vienne,
Nommé Roc, et dans ses serres vous tienne,
Croyant que vous êtes un mouton. Ne tremblez point
Quand il vous enlèvera jusqu’aux nues, bien loin
De ces lieux. Attendez qu’enfin il atterrisse
Sur la cime d’une montagne ; avant qu’il vous saisisse
Et vous dévore, avec ce couteau acéré
Fendez la peau afin de vous en libérer.
Quand il verra que vous avez forme humaine,
Le Roc s’envolera. Votre mort est certaine
S’il revient de sa peur ; courez donc rapidement
Sans vous arrêter, et après quelques moments
Vous verrez un château d’une grandeur prodigieuse
Couvert de plaques d’or et d’émeraudes radieuses
Et d’autres pierreries qui reluisent au soleil,
Auquel nul palais de roi sur terre n’est pareil.
La porte en est toujours, seigneur, grande ouverte,
Entrez-y, et vous vous étonnerez, certes,
De ce que vous allez y voir. Il nous appartient,
Mais à son sujet nous n’allons vous dire rien,
Hormis qu’il nous coûte un œil et la pénitence
Que vous nous avez vu faire avec violence
Car nous y fûmes. Sachez, noble seigneur, aussi
Que nous vous cachons de bien étranges récits
De nos aventures sombres et extraordinaires
Dont nous ne pouvons, pour le moment, satisfaire
Votre curiosité qui vous pousse sans remords
A partager ainsi notre malheureux sort. »

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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