HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Pendant
le souper, je résistais au désir
De
rompre mon serment, et parlai à loisir
De
mille sujets avec ces dix gentilshommes
Qui
avaient de l’esprit et de bonnes âmes.
Le
jour suivant, dès que nous nous fûmes levés
Et
que notre repas généreux fut achevé,
Nous
allâmes prendre l’air. Pendant la promenade,
Ma
curiosité me rendait presque maussade,
Et
rompant le silence, je leur dis tout à coup :
« Mes
nobles seigneurs, grâce à Dieu et grâce à vous,
Je
suis sauvé, et nul danger ne me menace,
Mais je vous avoue
que le silence m’embarrasse,
Et le pesant
serment que j’ai fait hier soir.
Vos précautions ne
m’ont pas empêché de voir
Qu’hier vous vous
êtes barbouillé le visage
De cendres et de
charbons, bien que vous soyez sages
Et qu’une telle
action ne peut seoir qu’aux insensés,
Ce que je suis,
certes seigneurs, loin de penser.
Vous êtes bons, je
ne veux point vous déplaire,
Mais je vous prie
de bien vouloir satisfaire
Ma curiosité, et
de m’en dire la raison.
Que faites-vous
cachés dans cette vaste maison ?
D’où vient que
vous n’avez qu’un seul œil au visage ? »
Ils ne répondirent
point à mes questions volages,
Et changèrent de
sujet, ce que je fis aussi,
Devinant qu’ils
cachaient un étrange récit
Et qui attisa ma
curiosité encore.
Ils refirent leur
action. « Seigneur, je vous implore,
Leur dis-je le
lendemain, de ne point me voiler
Votre secret, ou
bien dites-moi de m’en aller
Car je ne puis
comprendre ce que vous vous faites
Et, je le jure sur
le nom du Prophète,
Quel que soit le mystère
que vous voulez cacher,
Je le ferai comme
vous, car je ne puis fâcher
Ou trahir des seigneurs
bienveillants comme vous l’êtes. »
Un des seigneurs
me dit : « Puisque rien ne vous arrête
Et ne peut modérer
votre curiosité,
Sachez que ce
secret doit être évité
Car si on vous le
dit, ce mystère vous coûte
Votre seul œil droit,
que vous perdrez sans doute
Et que je me
chargerai moi-même d’amputer. »
« Prenez-le,
m’écriai-je, si vous voulez l’ôter !
Mais je vous
conjure de me traiter comme un frère
Et de me dire quel
est ce sombre mystère,
Même s’il me
coûtera, comme vous dites, mon œil droit
Que je
sacrifierai, pour lui, sans nul effroi. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 13 août 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LII)
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