mercredi 13 août 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LII)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LII)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Pendant le souper, je résistais au désir
De rompre mon serment, et parlai à loisir
De mille sujets avec ces dix gentilshommes
Qui avaient de l’esprit et de bonnes âmes.
Le jour suivant, dès que nous nous fûmes levés
Et que notre repas généreux fut achevé,
Nous allâmes prendre l’air. Pendant la promenade,
Ma curiosité me rendait presque maussade,
Et rompant le silence, je leur dis tout à coup :
« Mes nobles seigneurs, grâce à Dieu et grâce à vous,
Je suis sauvé, et nul danger ne me menace,
Mais je vous avoue que le silence m’embarrasse,
Et le pesant serment que j’ai fait hier soir.
Vos précautions ne m’ont pas empêché de voir
Qu’hier vous vous êtes barbouillé le visage
De cendres et de charbons, bien que vous soyez sages
Et qu’une telle action ne peut seoir qu’aux insensés,
Ce que je suis, certes seigneurs, loin de penser.
Vous êtes bons, je ne veux point vous déplaire,
Mais je vous prie de bien vouloir satisfaire
Ma curiosité, et de m’en dire la raison.
Que faites-vous cachés dans cette vaste maison ?
D’où vient que vous n’avez qu’un seul œil au visage ? »
Ils ne répondirent point à mes questions volages,
Et changèrent de sujet, ce que je fis aussi,
Devinant qu’ils cachaient un étrange récit
Et qui attisa ma curiosité encore.
Ils refirent leur action. « Seigneur, je vous implore,
Leur dis-je le lendemain, de ne point me voiler
Votre secret, ou bien dites-moi de m’en aller
Car je ne puis comprendre ce que vous vous faites 
Et, je le jure sur le nom du Prophète,
Quel que soit le mystère que vous voulez cacher,
Je le ferai comme vous, car je ne puis fâcher
Ou trahir des seigneurs bienveillants comme vous l’êtes. »
Un des seigneurs me dit : « Puisque rien ne vous arrête
Et ne peut modérer votre curiosité,
Sachez que ce secret doit être évité
Car si on vous le dit, ce mystère vous coûte
Votre seul œil droit, que vous perdrez sans doute
Et que je me chargerai moi-même d’amputer. »
« Prenez-le, m’écriai-je, si vous voulez l’ôter !
Mais je vous conjure de me traiter comme un frère
Et de me dire quel est ce sombre mystère,
Même s’il me coûtera, comme vous dites, mon œil droit
Que je sacrifierai, pour lui, sans nul effroi. » 

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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