HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LI)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Après
le départ du vieillard et du navire,
Trente
jours de solitude sur l’île suivirent
Où
je me promenais le jour et dormais la nuit
Dans
l’antre souterrain, rongé par l’ennui
Et
par le remords que l’oisiveté attise.
La
mer, que remuait pourtant une douce brise,
Ne
m’apportais nulle voile, comme si les flots vengeurs
Repoussaient
loin de moi les lointains voyageurs.
Je
remarquai toutefois que les sombres ondes
Autour
de l’île semblaient devenir moins profondes,
Qu’elles
se retiraient, et que la terre s’approchait.
Surpris,
jusqu’à elle rapidement je marchai,
Et
je fus heureux de voir une flamme salutaire.
Je
trouverai quelqu’un, me disais-je, sur cette terre,
Mais
en m’approchant mon erreur se dissipait
Et
je m’aperçus que mon espoir me trompait
Car
ce que je croyais être une grande flamme
Etait
un château de cuivre rouge que nulle âme
Ne
semblait habiter, et qui semblait désert.
Je
m’assis devant ce château, calme et amer,
Pour
me reposer un peu, car la lassitude
Rendait
plus affreuse ma noire solitude,
Quand
je vis vers moi dix jeunes hommes bien faits venir
Qui,
chose étonnante qui semblait les unir,
Etaient
borgnes de l’œil droit. Ils accompagnaient
Un
aimable vieillard, et leurs traits dépeignaient,
Malgré
leur étrange et commune infirmité,
Une
grande noblesse, qu’une douce fermeté
Rendait,
à mes yeux, plus auguste encore.
D’un
sourire éclairant leurs fronts comme l’aurore
Ils
me sourirent, et l’un d’eux me dit : « étranger,
Ne
tremblez point de nous, vous n’êtes point en danger.
Venez
passer la nuit chez nous, comme un frère,
Bien
qu’on ne vous connaisse point, on vous considère,
Mais
vous devez nous faire le serment solennel
De
garder nos secrets cachés et éternels
Car
nous conserverons toujours le silence
Sans
que cela, seigneur, toutefois ne vous offense,
Sur
notre état, nos noms et notre seul œil droit.
Aux
autres questions nous répondrons sans effroi
Et
nous ne dirons rien sur ces trois choses. »
« Je
respecterai le silence que m’imposent
Des
seigneurs tels que vous, et j’en fais le serment. »
Répondis-je
à ces hommes qui, au même moment,
Me
dirent de le suivre jusqu’à leur demeure
Et
de venir souper avec eux tout à l’heure.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
lundi 11 août 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LI)
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