lundi 11 août 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (LI)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE LI)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Après le départ du vieillard et du navire,
Trente jours de solitude sur l’île suivirent
Où je me promenais le jour et dormais la nuit
Dans l’antre souterrain, rongé par l’ennui
Et par le remords que l’oisiveté attise.
La mer, que remuait pourtant une douce brise,
Ne m’apportais nulle voile, comme si les flots vengeurs
Repoussaient loin de moi les lointains voyageurs.
Je remarquai toutefois que les sombres ondes
Autour de l’île semblaient devenir moins profondes,
Qu’elles se retiraient, et que la terre s’approchait.
Surpris, jusqu’à elle rapidement je marchai,
Et je fus heureux de voir une flamme salutaire.
Je trouverai quelqu’un, me disais-je, sur cette terre,
Mais en m’approchant mon erreur se dissipait
Et je m’aperçus que mon espoir me trompait
Car ce que je croyais être une grande flamme
Etait un château de cuivre rouge que nulle âme
Ne semblait habiter, et qui semblait désert.
Je m’assis devant ce château, calme et amer,
Pour me reposer un peu, car la lassitude
Rendait plus affreuse ma noire solitude,
Quand je vis vers moi dix jeunes hommes bien faits venir
Qui, chose étonnante qui semblait les unir,
Etaient borgnes de l’œil droit. Ils accompagnaient
Un aimable vieillard, et leurs traits dépeignaient,
Malgré leur étrange et commune infirmité,
Une grande noblesse, qu’une douce fermeté
Rendait, à mes yeux, plus auguste encore.
D’un sourire éclairant leurs fronts comme l’aurore
Ils me sourirent, et l’un d’eux me dit : « étranger,
Ne tremblez point de nous, vous n’êtes point en danger.
Venez passer la nuit chez nous, comme un frère,
Bien qu’on ne vous connaisse point, on vous considère,
Mais vous devez nous faire le serment solennel
De garder nos secrets cachés et éternels
Car nous conserverons toujours le silence
Sans que cela, seigneur, toutefois ne vous offense,
Sur notre état, nos noms et notre seul œil droit.
Aux autres questions nous répondrons sans effroi
Et nous ne dirons rien sur ces trois choses. »
« Je respecterai le silence que m’imposent
Des seigneurs tels que vous, et j’en fais le serment. »
Répondis-je à ces hommes qui, au même moment,
Me dirent de le suivre jusqu’à leur demeure
Et de venir souper avec eux tout à l’heure.

[A SUIVRE]



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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