HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE L)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Je
dis en moi-même : « Tout fort que je sois et brave,
Le
père de ce jeune homme a beaucoup d’esclaves,
Et
ne manquera point de me faire massacrer
Pour
qu’il venge la mort de son fils adoré,
Et
il ne croira point à mon innocence.
Toute
sincérité est une imprudence
Pour
un père courroucé ; il me faut me cacher. »
Près
du lieu souterrain j’allai bientôt chercher
Un
gros arbre, et voilé par l’épais feuillage,
J’attendis,
sans bouger, le sombre équipage.
Je
vis aborder – non sans un certain effroi –
Le
même bâtiment et dans le même endroit,
Et
en descendre, la mine souveraine,
Le
père qui alla à la demeure souterraine
Avec
ses esclaves, espérant y trouver
Son
cher fils dont il fut quarante jours privé,
Mais
quand ils virent la terre nouvellement remuée
Et
la pierre à côté de l’entrée obstruée,
Ils
changèrent de visage, et le pauvre vieillard
Plus
que tous ses esclaves effrayé et hagard,
Descendit
le premier, appelant – chose vaine –
Son
fils par son nom. La découverte inhumaine
Fut
faite par ses esclaves qui poussèrent des cris
A
la vue du jeune homme qui cruellement périt,
Le
sein ensanglanté, un couteau avec rage
Planté
dans son cœur, car je n’eus pas le courage
De
le lui ôter quand, hélas ! il succomba.
Quand
il vit le cadavre, le père frappé tomba
Evanoui,
immobile et roide comme le marbre.
Ses
esclaves le posèrent au pied de mon arbre
Pour
qu’il respirât un peu, mais ne bougeant point
Et
demeurant presque mort malgré leurs bons soins,
Comme
pour celle de son fils, ils tremblaient pour sa vie,
Et
je croyais moi-même une deuxième âme ravie
A
cause de mon crime. Mais après un long moment,
Le
vieillard revint de son long évanouissement,
Et
ses esclaves lui apportèrent la dépouille
De
son fils qu’un couteau coupable et fatal souille.
Quand
sa fosse fut creusée, le vieillard y jeta
Le
premier un peu de terre malgré son état,
Et
contempla son fils, tout mouillé de larmes.
Comme
pour mettre fin à ses cruelles alarmes,
Ses
esclaves la comblèrent de terre après lui,
Et
le malheureux père, empli de ses ennuis,
Fut
mis sur un brancard et ramené par ses hommes,
Avec
les provisions mais sans la chère âme,
Sur
son bâtiment que bientôt je ne vis plus,
Emporté
par la mer aux infinis reflux.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
vendredi 1 août 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (L)
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