vendredi 1 août 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (L)

HISTOIRE DE TROIS CALENDERS, FILS DE ROIS, ET DE   CINQ DAMES DE BAGDAD (PARTIE L)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Je dis en moi-même : « Tout fort que je sois et brave,
Le père de ce jeune homme a beaucoup d’esclaves,
Et ne manquera point de me faire massacrer
Pour qu’il venge la mort de son fils adoré,
Et il ne croira point à mon innocence.
Toute sincérité est une imprudence
Pour un père courroucé ; il me faut me cacher. »
Près du lieu souterrain j’allai bientôt chercher
Un gros arbre, et voilé par l’épais feuillage,
J’attendis, sans bouger, le sombre équipage.
Je vis aborder – non sans un certain effroi –
Le même bâtiment et dans le même endroit,
Et en descendre, la mine souveraine,
Le père qui alla à la demeure souterraine
Avec ses esclaves, espérant y trouver
Son cher fils dont il fut quarante jours privé,
Mais quand ils virent la terre nouvellement remuée
Et la pierre à côté de l’entrée obstruée,
Ils changèrent de visage, et le pauvre vieillard
Plus que tous ses esclaves effrayé et hagard,
Descendit le premier, appelant – chose vaine –
Son fils par son nom. La découverte inhumaine
Fut faite par ses esclaves qui poussèrent des cris
A la vue du jeune homme qui cruellement périt,
Le sein ensanglanté, un couteau avec rage
Planté dans son cœur, car je n’eus pas le courage
De le lui ôter quand, hélas ! il succomba.
Quand il vit le cadavre, le père frappé tomba
Evanoui, immobile et roide comme le marbre.
Ses esclaves le posèrent au pied de mon arbre
Pour qu’il respirât un peu, mais ne bougeant point
Et demeurant presque mort malgré leurs bons soins,
Comme pour celle de son fils, ils tremblaient pour sa vie,
Et je croyais moi-même une deuxième âme ravie
A cause de mon crime. Mais après un long moment,
Le vieillard revint de son long évanouissement,
Et ses esclaves lui apportèrent la dépouille
De son fils qu’un couteau coupable et fatal souille.
Quand sa fosse fut creusée, le vieillard y jeta
Le premier un peu de terre malgré son état,
Et contempla son fils, tout mouillé de larmes.
Comme pour mettre fin à ses cruelles alarmes,
Ses esclaves la comblèrent de terre après lui,
Et le malheureux père, empli de ses ennuis,
Fut mis sur un brancard et ramené par ses hommes,
Avec les provisions mais sans la chère âme,
Sur son bâtiment que bientôt je ne vis plus,
Emporté par la mer aux infinis reflux.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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